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Les bouchons sont de retour avec la rentrée: combien coûtent-ils à notre pays?

Ce mardi dans le Bel RTL Eco, Bruno Wattenbergh, chroniqueur économique, nous explique ce que coûtent ces bouchons qui nous insupportent chaque matin et soir.

Les bouchons coûtent 8 milliards d’euros à notre pays, soit quand même 2% de notre Produit Intérieur Brut. Un chiffre qui prend en compte le coût direct, par exemple l’heure payée au chauffeur du camion bloqué dans les files, et indirect, comme par exemple l’impact sur notre santé et l’environnement. La mauvaise nouvelle, c’est que ces chiffres élevés ne peuvent que mécaniquement croître parce qu’en fait la circulation augmente avec la croissance de l’activité économique.


Pourquoi?

Et bien d’abord, lorsqu’il y a de la croissance économique, la confiance des consommateurs les pousse à acheter plus de voitures. Ensuite qui dit croissance dit plus de travailleurs actifs donc plus de déplacements. Ensuite, il y a un facteur démographique: le nombre de Belges de plus de 18 ans est en forte augmentation. Ce qui veut dire plus de ménages qui travaillent mais aussi des seniors qui roulent plus longtemps. Sans oublier, bien sûr le trafic étranger, car nous sommes une plaque tournante entre plusieurs pays industriels.


Quelles sont les solutions crédibles?

Pas de chance il n’y a pas de solution miracle. Le problème de la mobilité est un véritable casse-tête: il faut des capacités énormes pendant 4 heures par jour, ce qui est un non-sens économique. Les transports en commun ont exactement le même problème. Hors de question donc d’investir massivement pour doubler les routes, d’autant plus que cela aspirerait encore plus de voitures, posant des problèmes environnementaux et cette fois une saturation du parking. Alors oui, il faut moderniser les infrastructures routières, ne fussent que pour des raisons de sécurité. Mais il faut un véritable arsenal de mesures relevant de compétences fort diverses.


Lesquelles ?

Le télétravail: des dizaines de milliers de belges pourraient "télétravailler" une partie du temps si la culture de leur entreprise évoluait. Ou des horaires plus flottants, tout le monde ne doit pas commencer à 9h.

Une offre de transports publics plus efficiente, plus complémentaire des autres modes de transports, imaginez demander à un travailleur d’utiliser un parking autour d’une gare pour utiliser le train, alors que ce parking coûte une dizaine d’euros.

Autre piste, une fiscalité plus intelligente, notamment pour les voitures de société.

Mais on pourrait aussi imaginer une prime logement défiscalisée pour ceux qui voudraient bien habiter en ville mais qui n’en ont pas les moyens. Bref, il faut que tout le monde se parle car les problèmes de mobilité deviennent hors de prix et pénalisent croissance et création d’emplois. 

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