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Les producteurs de lait belges voués à disparaître? Après s'être mis au bio, Benoit a peur de revivre le même cauchemar

Après la crise du lait, de nombreux producteurs belges qui vendaient leur stock à perte se sont lancés dans le bio, qui rapporte plus. Aujourd'hui, problème: l'offre est de plus en plus importante et les prix ont donc diminués. Nos journalistes Julien Modave et Julien Raway ont rencontré un agriculteur qui craint de subir de nouvelles pertes.

Cela fait six ans que Benoit paie ses graines bios deux fois plus cher que les anciennes. Mais vu qu'il vend son lait à un bien meilleur prix, l'éleveur s'y retrouve et ne regrette pas son choix. "Tout ce qui est financier a été porteur en bio jusqu'à maintenant. Mais pour l'avenir, on ne sait pas trop où on va", confie Benoit Michel.

L'an dernier, de nombreux agriculteurs ont pris la même décision que Benoit et ont quitté la production traditionnelle. Des millions de litres de lait bio vont donc affluer sur ce marché dès janvier.

Plus de lait signifie aussi une baisse des prix… et voilà que reviennent les problèmes de rentabilité. "Dans le bio on pensait qu'on était à l'abri de ça. J'espère bien que les gens de l'agro-industrie vont un peu se réveiller, sinon un jour il n'y aura plus de producteur en Belgique, que ça soit conventionnel ou bio, il n'y aura plus rien, on achètera tout à l'Est ou à ailleurs", explique Benoit.


Les clients sont-ils prêts à payer un peu plus?

Mais les consommateurs belges sont-ils prêts à dépenser 50 centimes de plus par litre de lait pour obtenir un produit belge de qualité? Dans les magasins labélisés bio, la réponse des clients est évidente. "Quand je n'ai vraiment pas le choix, je prends ce qu'il y a en rayon, mais le plus souvent j'essaie de prendre du bio, et je trouve qu'on goûte quand même la différence", indique une consommatrice.


Ce qui change, c'est le type de graisse, la teneur en pesticides et les hormones

En termes de calcium et de protéines, c'est la même chose pour tous les laits de vache. Un lait bio et un autre en possèdent la même teneur. Ce qui fait la différence, c'est le type de graisse, la teneur en pesticide ou encore les hormones données aux vaches et qu'on retrouve dans le lait.

Le lait bio est donc un choix, et si plus de consommateurs y mettaient un peu plus d'argent, peut-être que nos agriculteurs y trouveraient davantage leur compte. Reste encore la possibilité d'acheter directement chez le producteur, pour ainsi éviter les marges que prennent les grands distributeurs.

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