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Les voies navigables de plus en plus utilisées pour le transport de marchandises: "Le fluvial consomme 4 à 6 fois moins d’énergie que le routier"

Il y a toujours plus de camions sur les autoroutes alors qu’il existe des alternatives au transport de marchandises, notamment le transport par les voies navigables qui se présente comme une solution d'avenir. Reportage de Vincent Jamoulle et David Muller.

Au terminal container de Liège, l’activité ne s’arrête jamais. Des camions vers les bateaux, des bateaux vers les camions, la plateforme profite de la saturation des ports de mers qui ne peuvent plus suivre.

"Nous avons enregistré une augmentation de 2016 par rapport à 2015 de + 37%. Ça représente l’équivalent de 5.000 containers transportés et qui ne transitent pas sur la E313 entre Liège et Anvers", indique Olivier HIA, responsable opérations au terminal containers de Liège.

En Belgique chaque année, 160 millions de tonnes de marchandises sont transportées par les voies navigables, 460 millions de tonnes empruntent les routes en camions. La part du transport fluvial pourrait être plus importante.

"On estime qu’il y a à peu près 75% des marchandises sur la route qui ne pourront pas aller dans d’autres modes de transport. Aujourd’hui, il y a à peu près 15% des marchandises en Wallonie qui sont sur le fluvial. Et donc on peut imaginer qu’il y ait jusque 10% supplémentaires de marchandises qui arrivent tôt au tard dans le fleuve", estime Pascal Moens, directeur de la promotion des voies navigables au Service public de Wallonie.


Le transport des marchandises par voies navigables, moins cher, moins dangereux et moins polluant que par la route

Contrairement aux camions, avec le fluvial, il n’y a quasiment jamais d’accident. Raison pour laquelle 80% des matières dangereuses passent par l’eau. Le coût du transport par bateau est également plus bas que par la route. Point de vue écologie, la comparaison est vite faite.

"Le fluvial consomme 4 à 6 fois moins d’énergie que le routier pour transporter la même quantité de marchandises et émet environ 4 fois moins de CO² pour la même quantité de marchandise transportée", explique Pascal Moens.

C’est ce qui a poussé l’entreprise Corman a changé complètement sa politique de transport. Le beurre fabriqué ici est exporté au Japon, en Chine : 800 containers par an. Avant les 160 Km jusqu’à Anvers se faisaient en camion. Aujourd’hui, c’est seulement 40 jusque Liège et le reste en bateau.

"Ça nous fait peut-être quelques petites économies mais là n’est pas la volonté de l’entreprise. C‘est vraiment de s’inscrire dans une démarche environnementale", affirme Serge Adams, directeur financier de la beurrerie Corman.

Le transport fluvial souffre encore parfois d’une mauvaise image. Trop vieux trop lent. En 15 heures, un container parti de Liège est arrivé à Anvers. Le gain du temps sur les formalités administratives et de douanes permet souvent de récupérer le retard par rapport à un trajet en camion.

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