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Notre expert DÉNONCE: "Faites attention aux chiffres du chômage" qui stigmatisent Bruxelles... alors qu'elle fait mieux qu'Anvers

Dans la chronique Bel RTL Eco ce matin, Bruno Wattenbergh est revenu sur la polémique, la semaine passée, sur les chiffres du chômage en Belgique qui ont fait réagir, et en particulier à Bruxelles.

Les chiffres de l’IWEPS sont incontestables... Le problème, ce sont les années prises en considération, 1983 à 2015. Parce que depuis 1983, la matière a été progressivement régionalisée, adaptée à des logiques régionales fort différentes. Il aurait été plus intéressant d’examiner, de comparer les politiques et les stratégies des 3 régions en la matière. Mais alors, il aurait plutôt fallu se pencher sur les 30 ou 40 derniers mois, plutôt que sur les 30 ou 40 dernières années.

Mais on ne peut quand même pas dire que les chiffres du chômage sont acceptables, ou même supportables ?

Non, que ce soit en Wallonie ou à Bruxelles, si le chômage baisse, il reste dramatiquement trop élevé. Mais il faut aussi souligner les bonnes nouvelles. D’abord, selon l’institut des comptes nationaux, au niveau national, 100 000 emplois auraient été créés depuis le début du gouvernement en 2014. Et le bureau du plan prévoit, la création de 200.000 emplois d’ici 2020. Si ces prévisions se confirmaient, le chômage devrait atteindre son plus bas niveau depuis 1991.

Est-ce le cas à Bruxelles également ?

Oui, malgré les attentats, cela fait 42 mois sans interruption, c'est-à-dire depuis trois ans et demi, que le chômage des jeunes est en forte baisse. On est ainsi passé de 15.498 jeunes chercheurs d'emploi en novembre 2012, à 11.084 le mois passé. Soit une baisse de presque 30 %, soit les meilleurs chiffres d’Actiris, l’agence bruxelloise pour l’emploi, depuis un quart de siècle.

Cette baisse s'explique notamment par le contexte économique qui s’améliore lentement. Mais le taux de chômage bruxellois est passé en-dessous de celui d’Anvers et se rapproche de celui d’une grande ville comme Gand. Il y a donc un "effet Bruxelles" qui pourrait s’expliquer par la conjonction de deux facteurs : un rapprochement d’Actiris des employeurs, un travail d’équipe et un fort investissement dans le mécanisme de la garantie jeune. Celle-ci garantit une solution à chaque jeune qui s'inscrit chez Actiris dans les six mois de son inscription, soit un emploi soit un stage rémunéré en entreprise, soit une formation professionnelle qualifiante. Et la Wallonie est dans une dynamique assez similaire, c'est-à-dire dans une baisse.

Quelle conclusion peut-on tirer de ces chiffres ?

Qu’il faut faire attention aux chiffres, qu’il faut saluer les politiques qui fonctionnent, qu’il faut continuer inlassablement à essayer de nouvelles politiques pour contrer le chômage, particulièrement celui des jeunes car plus on reste éloigné du marché du travail moins on a des chances de le rejoindre un jour. Enfin, qu’il reste du travail car, si le chômage baisse à Bruxelles et en Wallonie, notre taux d’activité nous place dans les mauvais élèves de l’Europe. 

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