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On a comparé les prix entre supermarchés belge et français et les résultats sont parfois stupéfiants: "200€ d’économies chaque mois"

Chaque année, 2,5 milliards d’euros sont dépensés hors de nos frontières par des consommateurs belges. Julien Crête et Xavier Preyat se sont rendus pour le RTLINFO 19H dans un supermarché Auchan du Nord de la France, proche de la frontière. Les comparaisons de prix et les clients belges croisés suffisent à expliquer cette fuite de l’économie belge.

Sur de nombreux produits de consommation courante, les supermarchés français sont moins chers que de ce côté de la frontière. Une boite de raviolis de marque qui coûte 3,79€ en Belgique ne coûte dans ce supermarché que 1,71€ ! Même forte différence sur des pâtes alimentaires : 1,65€ en Belgique, 0,87€ en France. Les yaourts aussi : 2,79€ en Belgique, 2,03€ en France. Ou encore une bouteille de Coca-Cola : 1,9€ en Belgique, 1,48€ en France.

Et encore, ce ne sont pas les produits où la différence est la plus grande, selon Paola, une Belge croisée dans le supermarché. Pour elle, l’eau et les boissons alcoolisées sont parmi les produits où la différence de prix est la plus nette, tout comme "la lessive, la viande, les produits d’entretien, ...". "Les poudres à lessiver, les eaux, les vins et les sodas sont moins chers par ici", confirme une autre Belge rencontrée.


Des dizaines et des dizaines d'euros d'économies

C’est bien simple. Pour une famille nombreuse comme celle de Paola, la différence à la caisse est énorme : "On a 3 enfants alors dans mon budget ça fait 200€ d’économies chaque mois." Pour l’autre cliente, "sur un caddie normal, ça peut varier de 50€ à peu près par rapport au supermarché où on fait ses courses habituellement chez nous."

Pas étonnant dès lors que selon la direction de ce magasin, 25% de sa clientèle viendrait directement de Belgique, et ce même si quelques produits comparés par notre équipe se sont révélés, eux, plus chers que chez nous.


Trois raisons qui coûtent 5 milliards d'euros chaque année à la Belgique

Cette différence de prix globale s’explique par plusieurs facteurs, selon Dominique Michel, l’administrateur délégué de Comeos, la Fédération belge du commerce et des services. "Première grande différence, c’est les coûts salariaux. Le tax shift nous a permis d’un petit peu limiter (cette différence) mais malheureusement on est encore à 18% de coûts salariaux plus élevés que dans les pays voisins. Deuxième grand élément, la flexibilité. Le samedi, on a besoin de plus de personnel que le lundi, mais c’est très compliqué en Belgique. Et puis 3ème élément, il y a des taxes qui existent en Belgique qui n’existent pas à l’étranger, par exemple la taxe kilométrique qui va être instaurée le 1er avril. Si on ajoute à ça les achats en ligne, qui normalement devraient se faire en Belgique mais qui se font aussi à l’étranger pour les mêmes raisons, on est de nouveau à 2,5 milliards. En tout, 5 milliards d’euros qui passent la frontière chaque année. Ca équivaut grosso modo à 25.000 emplois", déplore-t-il.

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