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Pourquoi la suppression des chèques-repas est-elle une mauvaise idée?

Ce matin dans le Bel RTL Eco, Bruno Wattenbergh a répondu à cette question qui taraude les Belges depuis hier : nos chèques-repas vont-ils disparaitre ou pas? Est-ce que les chèques-repas sont menacés?

La réponse est oui. Cela fait plusieurs années qu’on parle d’une éventuelle suppression, et il y a quelques mois, une proposition de loi visant à supprimer les titres-repas a été rejetée, après examen au Parlement, en Commission des Affaires Economiques et Finances. Mais il semblerait qu’il y ait à nouveau une majorité à la Chambre pour remplacer ces chèques-repas par une indemnité-repas qui serait directement payée au travailleur et inscrite sur sa fiche de paie.


Qui veut la fin des chèques-repas et pourquoi ?

D’abord des partis politiques de la majorité, MR, CD&V et OpenVLD, soutenus également par la NV-A qui ajoute la condition que cela ne coûte rien en plus pour les employeurs. Quant à leur motivation, elle est simple : les employeurs paient chaque année environ 43 millions d’euros aux émetteurs de chèques et la suppression permettrait théoriquement d’économiser cette somme.


Et qu’est-ce que les partisans des chèques-repas opposent à cet argument d’économie ?

Il y oppose d’abord que les partenaires sociaux ne sont pas en faveur de la suppression. Ceux-ci ont produits plusieurs études défendant le maintien des chèques et le Conseil supérieur des Indépendants et des PME ainsi que le Conseil National du Travail ont confirmé leur volonté de maintenir les chèques-repas. D’autant plus qu’il y a eu une quasi-unanimité l’année passée pour une généralisation du titre-repas électronique, une conversion qui devrait être complète au 1er octobre. Ensuite, les partisans de ce maintien agitent deux grands épouvantails. Le premier, ce serait le coût fiscal de l’intégration dans la fiche de paie, soit à peu près deux milliards d’euros. Le second, c’est la fuite de consommation, les travailleurs concernés pouvant décider d’attribuer la contre-valeur du chèque à autre chose que de la nourriture. Enfin, pour les bas salaires, ces chèques repas sont aujourd’hui insaisissables!


Que représentent les chèques-repas en Belgique ?

Deux chiffres simples extraits de l’avis du Conseil National du Travail : Les titres-repas représentent plus de 6 % de la consommation totale de denrées alimentaires, à savoir un montant de 1,9 milliards d’euros pour 1,65 millions de bénéficiaires.


Quel est votre pronostic ?

Le maintien. D’abord parce que ce n’est pas dans la déclaration gouvernementale, ensuite parce que je vois mal, dans le contexte tendu avec les partenaires sociaux, le gouvernement passer au-dessus de leur tête et décider unilatéralement de la suppression d’un avantage, qui plus est extrêmement bien perçu par les travailleurs.

 

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