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Quand Bpost se prend pour une startup avec son "Uber postal"…

Ce matin, dans sa chronique BEL RTL éco, Bruno Wattenbergh a expliqué l'ambition de Bpost de lancer une sorte d’Uber postal à Anvers.

Bpost se lance un projet d’Uber postal à Anvers. Il s'agit d'une application sur smartphone permettant à vous ou moi de trouver et choisir un chauffeur pour enlever un objet à un point A et de le livrer a` un point B. Exemple, vous avez acheté un micro-ondes en occasion à quelqu’un qui ne vous le livre pas, ou vous avez oublié des clé, ou un objet qui ne rentre pas dans votre voiture.

Bpost n’est plus une entreprise tout à fait publique: elle est en bourse, elle a de gros concurrents comme DHL ou FEDEX, mais aussi une myriade de petits concurrents qui réinvente la livraison. Bpost est conscient que le monde se digitalise, ce qui génère pour elle à la fois des menaces et des opportunités. Bref, Bpost cherche à fabriquer sa place dans ce monde-là.

Est-ce que cela fait partie de son cœur d’activité, de son "core business"?

Le métier de Bpost est de transporter des objets d’un lieu à l’autre, mais personne ne dit qu’elle doive toujours le faire elle-même. Comme Google ou les autres GAFA (Amazone, Facebook ou Apple), elle cherche à comprendre les besoins de ses clients et faire en sorte de les satisfaire dans son périmètre de métier. Avec cette application, elle reste dans la livraison, elle résout le problème des gens simplement, facilement et c’est aussi ça la nouvelle économie : ce que les américains appelle la "convenience", la facilité.

Est-ce une concurrence interne comme le disent les syndicats?

Bpost n’a pas la flexibilité, l’efficacité, la rapidité et les prix de revient pour battre des centaines de citoyens livreurs, au cœur de la ville, qui sont désireux d’arrondir leurs fins de mois. Ce marché en tant que tel n’est donc pas solvable pour les services classiques et les coûts de la poste, c’est d’ailleurs pour cela que ce service n’existe pas chez Bpost.

Cette initiative de Bpost est un test parce que personne n’a de mode d’emploi pour savoir à l’avance si un modèle économique, un service innovant va fonctionner. Bpost utilise donc un esprit et une attitude de startup, lance un test grandeur nature, mais sur un territoire limité, Anvers, dans un environnement créatif, où il y a à la fois beaucoup de jeunes et beaucoup de personnes sans emploi qui veulent s’intégrer socio-professionnellement. Bpost a d’ailleurs clairement annoncé qu’ils acceptaient un éventuel échec.

La majorité des gens qui vont assurer ces livraisons rêvent plus que probablement d’un job stable que la société ne peut leur donner pour l’instant ... Qu’est-ce qui est mieux : pas de job du tout ou des jobs qui sont des compléments de revenus et qui les rapprochent du marché du travail? Et on sait que pour l’intégration des travailleurs, plus on reste éloigné du marché du travail, moins on a des chances de s’y réintégrer.

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