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Quel sera l'avenir de Belfius? Voici la réponse la plus probable

Cette semaine et la semaine prochaine seront décisives pour l’avenir de la banque Belfius. En quoi est-ce que les Belges doivent se sentir concernés par cet avenir? D’abord parce que cette banque leur appartient indirectement. Elle a été sauvée par l’argent du contribuable. Et si ce sauvetage reste une décision encore difficile à avaler pour certains, la banque va très bien aujourd’hui, elle est solide, fait de beaux profits. Ces bénéfices rapportent de l’argent à l’état, en dividendes payés chaque année. Pour vous donner une idée, si vos comptes épargnes ne rapportent qu’entre 0,11 et 1,2%, l’État engrange plus de 6% de rendement sur l’argent investi pour sauver Belfius. Une somme bienvenue pour le budget belge. Et donc oui, les Belges ont de bonnes raisons de s’intéresser de près à ce qu’il va advenir de ce qu’ils peuvent appeler "leur banque".


Quels sont les scenarios sur la table ?

Il y en a plusieurs, mais ce qui semble le plus probable, c’est qu’il n’y ait pas de proposition radicale, comme la cession de Belfius à une banque étrangère.

Le mot clé dans ce dossier reste clairement le mot "partiel". On va soit mettre une partie du capital en bourse, 49%, soit chercher des investisseurs, belges de préférence, pour une partie du capital, soit un mélange de ces deux solutions. C’est en tout cas ce que le management de la banque devrait proposer aujourd’hui.

Même si cette solution peut paraître bancale à certains observateurs qui la dénonce déjà, comme le député européen Ecolo Philippe Lambertz hier, elle fonctionne pas mal dans une entreprise comme Proximus, ou encore chez bePost. La Belgique dans cette configuration joue sur les deux tableaux : elle reste majoritaire, conserve une partie des dividendes pour faciliter les efforts budgétaires et récupère quelques milliards pour diminuer sa dette.


De toutes les façons, quoi que fasse le gouvernement belge, il sera critiqué. Pourquoi ?

Si Belfius est mis en bourse et que le cours flambe, le gouvernement sera accusé d’avoir bradé une partie de son capital.

Si le cours recule, les investisseurs vont accuser le gouvernement de les avoir trompés.

Si le gouvernement garde la banque publique, les chantres du libéralisme économique vont dire que ce n’est pas la vocation d’un gouvernement de gérer une banque en concurrence avec le privé.

Mais si le gouvernement laisse filer Belfius dans des mains étrangères, là, ce qui est sûr, c’est qu’il fera l’unanimité contre lui !

Quoi qu’il en soit, l’important est de protéger l’ancrage belge de Belfius et sa capacité à financer des projets locaux, publics et privés, et surtout avec du financement à long terme.

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