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Qui sont les criminels qui s’attaquent aux entreprises? Une fois sur deux, c’est un membre du personnel

Dans le Bel RTL Eco, Bruno Wattenbergh nous parle ce matin de criminalité économique. Et il faut en parler, parce qu’elle fait parfois, la une des journaux, mais aussi parce que le consultant Price Waterhouse Cooper a présenté hier les résultats d’une étude mondiale sur cette criminalité économique.

Le consultant PWC a présenté hier les résultats de son étude mondiale sur la criminalité économique. Comment peut-on définir cette criminalité économique?

En gros c’est surtout aujourd’hui ce qu’on appelle les cybercrimes, cest-à-dire le vol d’identité ou de cartes de paiement, le vol de propriété intellectuelle (brevets, licences) ou de contrats, de stratégies, ... etc. Chez nous en Belgique, 52% des crimes visant les entreprises sont des cybercrimes. Mais il y aussi le vol de biens qui appartiennent à l’entreprise, la fraude sur les achats, la corruption, ou encore la fraude à la comptabilité. Une problématique qui est mondiale, globale, en ce sens qu’elle touche tant les pays développés que les pays émergents.

Qui sont ces criminels qui s’attaquent aux entreprises?

En règle générale, une fois sur deux le crime est commis de l’extérieur, de plus en plus par des organisations criminelles que l’on peut qualifier de professionnelles, qui se reconvertissent, notamment dans le cybercrime. Mais une fois sur deux il est commis par quelqu’un à l’intérieur de l’entreprise, un membre du personnel donc. Proportionnellement, il y une croissance des crimes commis de l’extérieur. Etonnamment, chez nous, dans 7 cas sur 10, le forfait est commis de l’extérieur.

Quel peut être le profil de ces criminels de l’intérieur et des entreprises victimes?

Un homme, diplômé, 30 à 40 ans et depuis quelques années en service. Dans une entreprise où il n’y a pas de code d’éthique bien établi et bien promotionné, bien compris par le personnel où il n’y a pas non plus de programme de validation des procédures. Enfin, si tous les secteurs sont concernés, ce sont surtout les banques, et les institutions gouvernementales qui sont visées, comme l’illustre très bien la récente fraude très simple à l’institut wallon des déchets.

Est-ce que les entreprises sont fréquemment victimes de ce type de criminalité?

Oui, 45% des entreprises belges y ont été confrontées au cours des deux dernières années.

Que peuvent faire, que doivent faire les entreprises pour éviter ce genre de criminalité?

Tout d’abord une politique permanente d’évaluation des risques internes et externes. Ensuite, logiquement des enquêtes, des analyses, des évaluations pour détecter les fraudes. Enfin, et parce qu’il est impossible d’éviter toutes les fraudes, une clarification des principes d’éthiques au sein de l’entreprise, avec l’objectif de créer une culture, à la fois du contrôle, et de la sensibilisation au risque. Que la bonne réaction de chacun soit la meilleure manière de détecter la fraude ou de réagir rapidement pour limiter les dégâts de celle-ci.

Peut-on chiffrer le coût de la criminalité économique?

C’est très difficile. En Belgique, 17% seulement des entreprises qui ont rapporté un crime économique ont indiqué un dommage sur leur cours de bourse, par contre elles ont noté en nombre l’impact sur le moral des équipes.

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