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Trou de 4 milliards au budget fédéral: sommes-nous dans une période d'austérité?

Ce matin sur Bel RTL, notre expert en économie, Bruno Wattenbergh, commente les travaux budgétaires du Fédéral et les 4 milliards à trouver.

Une question de choix et de renoncement ce matin : faut-il reporter l’assainissement budgétaire à plus tard ?

Et bien c’est en tous cas ce qu’un nombre croissant de voix réclament en Belgique, mais aussi en France également confrontée à la difficulté d’enrayer cet satané déficit budgétaire.

Que représente justement ce déficit ?

Schématiquement que lorsque l’état encaisse 50€ de recettes sociales et fiscales, il en dépense actuellement 53€. Résultat, la dette grossit et n’est pas compensée par une croissance économique comparable. Résultat, justement, ce rapport entre la dette et produit intérieur brut augmente ...notre dette atteint ainsi 109,2% du PIB, ce qui nous place dans les pays les plus endettés d’Europe.

D’aucun disent pourtant qu’en période de crise, il faut éviter l’austérité et laisser filer les déficits ?

C’est vrai, cela facilite la relance économique. Mais d’abord, nous ne sommes pas dans une période d’austérité. Allez expliquer au Grecs ou aux Espagnols et Portugais, mêmes aux Italiens que nous connaissons l’austérité, ils vont sans doute rire jaune. Mais il est vrai que nous sommes dans une période de régression sociale. Ensuite, quand on est fort endetté, comme nous le sommes, non seulement la dette ampute votre budget de ce que vous payez en frais d’intérêt, c’est ce qu’on appelle dans le jargon le " service de la dette ", mais en plus vous êtes à la merci d’une hausse des taux d’intérêt. Bref, cette dette c’est un boulet que l’on tire, qui coûte de l’argent et que l’on va léguer aux générations futures.

Ce n’est pas un peu "cliché" ce principe qui oppose les générations ?

Un peu, mais juste un peu ... Si la dette a servi à financer des investissements, comme vous, vous investissez dans une maison que vous payez avec votre prêt hypothécaire, c’est une bonne chose. Si vous vous endettez pour faire des dépenses courantes, donc pas des investissements, à un moment la machine se grippe car vos dépenses de génèrent pas de retour. Tout le débat est donc dans ce que l’on va qualifier d’investissement. Jusqu’à quel point la sécurité sociale est un investissement ? Jusqu’à quel point l’éducation, l’innovation, les infrastructures sont des investissements.

Ce qui est sûr c’est qu’aujourd’hui, même la FEB, le patronat belge, propose de repousser l’équilibre budgétaire d’une année, de ne l’atteindre qu’en 2018.

Un débat, vous vous en doutez, où mes dogmes, des deux côtés de l’échiquier politique ne peuvent que s’affronter.

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