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Voici pourquoi l'effort budgétaire que nous allons devoir fournir "va faire mal"

L'expert en économie Bruno Wattenbergh est revenu sur le budget fédéral ce vendredi matin dans le Bel Eco. Et il n'avait pas une bonne nouvelle à nous annoncer...

L’effort budgétaire que nous allons devoir fournir pour boucler le budget fédéral sera plus élevé que prévu ! A l’horizon 2017, le Bureau du Plan parlait cet été de 2,4 milliards. Eh bien pas du tout, il faudra trouver 4,2 milliards.


Pourquoi cette importante correction ?

Les prévisions budgétaires sont basées sur des prévisions économiques, dont principalement la croissance. Ce n’est pas Madame Irma, mais il y a toujours un risque de se tromper et au fil des mois, les prévisions s’affinent. Mauvaise nouvelle, la croissance pour l’année prochaine est revue à la baisse. On parle de 1,2% l’année prochaine plutôt que 1,5%. Comme les recettes fiscales et sociales sont basées en partie sur cette croissance, les espérances de recettes diminuent.

Ensuite, il y a l'inflation et le dépassement de l’indice-pivot qui arrivera en août plutôt qu’en décembre, ce qui va faire augmenter certains salaires publics et les allocations sociales. Donc là, ce sont les dépenses qui vont augmenter.


Mais aussi...

Il y a eu beaucoup de réformes sociales et fiscales. L’OCDE expliquant même hier que nous sommes le pays développé qui a le plus réformé l’année passée.

Il y a eu le tax-shift et d’autres cadeaux aux entreprises et aux travailleurs. Ceux-ci  impactent logiquement les recettes fiscales et sociales. Le problème c’est qu’il est difficile de pouvoir précisément évaluer l’impact qu’auront ces nouvelles réformes sur les dépenses et les recettes. Surtout si l’on rajoute la croissance qui joue au yoyo. A terme, ce tax-shift et les cadeaux sociaux doivent avoir un impact positif sur les recettes sociales et fiscales. A court terme c’est l’inverse. C’est tout le problème de la relance par l’offre.

La question se pose donc de l'opportunité de repousser l'objectif d'un retour à l'équilibre budgétaire prévu pour 2018. Ce fameux programme de stabilité réclamé par l’Europe. Ce qui risque d’être difficile alors que le Premier ministre appelle de ses vœux un grand plan qui est déjà – en quelque sorte – une dérogation.

Bref, une somme importante, pas impossible à trouver, mais qui va plus que probablement imposer des choix douloureux.

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