Volvo à Gand et Audi à Bruxelles: quel avenir pour nos 2 dernières usines de production automobile?

La millionième Volvo XC60 est sortie hier des chaines de production de Gand. Il s'agit d'une bonne nouvelle ou de la fin d’une histoire?

Une bonne nouvelle à plus d’un titre. Nous devons chérir les deux dernières usines d’assemblage automobile que nous conservons en Belgique, Volvo à Gand et Audi à Bruxelles. Car ces deux implantations génèrent 8.000 emplois directs, à multiplier par deux ou par trois si l’on compte les emplois indirects. Du bon emploi industriel qui génère des exportations et une belle valeur ajoutée en Belgique. Exactement ce dont notre économie a besoin.

La deuxième raison de se réjouir est ce modèle, la XC60. Il a été le modèle phare de la gamme Volvo, un modèle avec de fortes marges et qui s’est très bien vendu puisqu’il a atteint ce million d’exemplaires. Et ce qui est remarquable, c’est que malgré la vente de Volvo aux Chinois, malgré la production de ce modèle en Chine et en Malaisie, plus de 900.000 modèles sont sortis de l’usine de Gand.


On ne peut cependant pas dire que notre industrie automobile se porte bien?

C’est vrai si l’on considère les 20 dernières années. Entre 1997, souvenez-vous, c’était l’année de la fermeture de Renault Vilvoorde, et aujourd’hui, la production automobile belge a été divisée par 3 et l’emploi dans le secteur par 4.


Mais l’avenir de nos deux usines automobiles semble par contre assuré?

A court et moyen terme, oui! Mais le futur de ces usines s’écrit modèle par modèle. Nous sommes donc tranquilles pour à peu près 6 ou 7 ans. Gand perd la nouvelle XC60, mais récupère la production pour le monde entier et pendant quelques années du XC40, un modèle plus compact que le modèle précédent, qui devrait être promis à un bel avenir, sans doute même plus que le XC60 car plus accessible.

Un deuxième modèle type break viendra même compléter la gamme Volvo produite à Gand dans les prochaines années. Quant à l’usine Audi Bruxelles, elle produira deux modèles-clés de la gamme électrique du constructeur allemand. Bref, pas d’inquiétude à court et moyen terme pour ces deux usines et personne ne peut vraiment prévoir ce qui se passera à long terme.

Et puis on peut rêver puisque le patron de Tesla a fait un rapide passage en Belgique il y a quelques mois. L’occasion de fantasmer sur la reprise par la marque américaine d’un des sites de production désaffectés, de Ford Genk ou d’Opel à Anvers.