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"Je vivais avec un sentiment de colère permanent": Hicham Diop jugé pour avoir poignardé deux policiers à Bruxelles dans un contexte terroriste

Le procureur fédéral Bernard Michel a requis jeudi devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, une peine de 15 ans de prison à l'encontre d'Hicham Diop. Ce dernier est prévenu de tentative d'assassinat dans un contexte terroriste. Il avait poignardé deux policiers à Schaerbeek en octobre 2016.

Le parquet fédéral a requis jeudi quinze ans de prison contre un ancien militaire accusé d'avoir poignardé deux policiers à Bruxelles le 5 octobre 2016, une attaque très vite qualifiée de "terroriste" par la justice.

Ce jour-là, à Schaerbeek, les deux policiers avaient été blessés, puis brièvement hospitalisés. L'assaillant, Hicham Diop, 43 ans, avait été inculpé le lendemain de "tentative d'assassinat dans un contexte terroriste".

Jeudi, à l'ouverture de son procès devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, l'ancien militaire a affirmé avoir "agi dans un accès de rage", toujours en colère à cause d'un différend avec la police remontant à 2011, a rapporté l'agence Belga.

"Je n'ai toujours aucune explication claire sur ce que j'ai commis", a-t-il dit, "mais je vivais avec un sentiment de colère permanent".

"J'ai commis des erreurs et j'ai blessé des innocents mais je ne suis pas un terroriste", a ajouté cet homme à la carrure imposante, ancien adepte du kick-boxing.

Ses propos n'ont qu'à moitié convaincu l'accusation.

Le procureur fédéral Bernard Michel a insisté dans son réquisitoire sur la dangerosité de l'accusé, et présenté son cas comme un exemple d'"autoradicalisation".

Le procès, qui doit se poursuivre le 14 septembre avec la plaidoirie de la défense, intervient dans le contexte d'une multiplication des attaques jihadistes contre des représentants de l'ordre, policiers ou militaires.

Le 25 août, un homme de 30 ans d'origine somalienne a agressé des soldats au couteau en plein centre de Bruxelles en criant "Allah Akbar", avant d'être abattu. L'attaque a été revendiquée par le groupe Etat islamique.

A l'époque des faits reprochés à Hicham Diop, la Belgique restait marquée par l'agression à la machette survenue deux mois plus tôt, le 6 août 2016, devant l'hôtel de police de Charleroi (sud).

Deux policières avaient été blessées au visage et au cou. Là aussi, l'assaillant --un Algérien vivant en Belgique- avait crié "Allah Akbar" en perpétrant son geste avant d'être tué.

Concernant les propos tenus peu après son arrestation, dans lesquels il se présentait comme un "soldat du jihad", Hicham Diop a affirmé jeudi qu'il était alors sous l'effet de médicaments.

Dès ses premières déclarations aux enquêteurs, il avait aussi expliqué "avoir voulu se venger des policiers" en raison d'un incident remontant à 2011.

Cette année-là, il avait été renversé par une voiture blindée de la police fédérale sécurisant un convoi, et l'absence de suites judiciaires, qu'il réclamait pourtant, l'avait fortement "choqué", d'après des médias belges.

Il avait porté plainte contre la police pour "tentative de meurtre" mais l'affaire avait été classée sans suite par le parquet de Bruxelles.

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