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Amédeo Troiano condamné à perpétuité: "Il a peut-être une chance de se reconstruire après, nous plus"

Amédeo Troiano (38 ans) a été condamné jeudi matin par la cour d'assises de Liège à la peine de réclusion criminelle à perpétuité. Il avait été reconnu coupable mercredi de l'assassinat de Benoît Philippens et des meurtres de Carol Haid et d'Esteban Counet. Ce couple de banquiers et leur filleul âgé de 9 ans avaient été abattus le 18 avril 2014 à Visé. Il avait été reconnu coupable d'un assassinat et de deux meurtres.

Amédeo Troiano a finalement écopé de la peine maximale pour un triple assassinat. Pour les parents du petit Esteban, qui a perdu la vie, c'est un soulagement mitigé. "Il a peut-être une chance de se reconstruire après, nous plus", ont-ils déclaré à RTL info.

Jeudi matin, les débats concernaient la peine à attribuer au déclaré coupable. Mais ils ont été exceptionnellement courts car la défense d'Amédeo Troiano a refusé de plaider. L'accusé n'a pas accepté le verdict de culpabilité. Ses avocats annoncent déjà un pourvoi en cassation contre l'arrêt de la cour d'assises.

Lors de son réquisitoire sur la peine, l'avocat général Pascale Schils avait relevé qu'Amédeo Troiano n'a jamais accepté la vérité judiciaire, même lors de ses précédentes condamnations en 2005 et 2006 pour des faits de grand banditisme. L'avocat général avait aussi déploré l'attitude de l'accusé qui niait les faits et celle de ses avocats qui avaient fait le procès de la presse et des enquêteurs.

Le ministère public avait souligné la gravité incontestable des faits et le risque important de récidive chez l'accusé. "Il est impulsif et peut passer à l'acte rapidement car il est incapable d'admettre une critique. Ses regrets et sa volonté d'amendement sont au niveau zéro. Il ne bénéficie d'aucune circonstance atténuante", avait relevé l'avocat général avant de requérir la peine de réclusion criminelle à perpétuité.

Lorsque la parole lui a été accordée par le président Philippe Gorlé, Amédeo Troiano avait encore reproché le verdict de condamnation des jurés. "Je suis complètement détruit. Je ne comprends même pas pourquoi j'ai été condamné. C'est écœurant et scandaleux. Vous avez détruit ma vie. Je n'ai pas tué ces personnes", avait-t-il lancé aux jurés.

Amédeo Troiano avait été confondu par une enquête minutieuse qui avait démontré qu'il s'était vengé de son banquier. En 2011, il avait effectué une demande de prêt auprès de la banque BNP Paribas Fortis et avait réalisé des investissements trop rapides. Son prêt finalement refusé, il avait ensuite entretenu une rancœur à l'égard du banquier et l'avait rendu responsable de ses déboires financiers. Même s'il niait les faits, de nombreux éléments techniques et scientifiques, que la défense avait vainement tenté de démonter, confirmaient qu'il était bien l'auteur des faits.

Dans l'analyse des faits au stade de la culpabilité, le jury avait retenu qu'Amédeo Troiano avait dirigé sa vengeance contre Benoît Philippens et l'avait assassiné. Le soir des faits, il avait aussi commis les meurtres de Carol Haid et d'Esteban Counet, uniquement parce que ces deux victimes accompagnaient Benoît Philippens au moment de son assassinat.

Dans la motivation de leur arrêt, le jury et la cour ont tenu compte de la gravité extrême des faits et, comble de l'horreur, de la mort d'un enfant de 9 ans présent par hasard sur les lieux, mais aussi du chagrin infligé à plusieurs familles et de la froide détermination avec laquelle les trois victimes ont été abattues par surprise.

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