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Amedeo Troiano reconnu coupable d'assassinat et de meurtres

Les jurés de la cour d'assises de Liège ont déclaré mercredi en fin d'après-midi Amédeo Troiano (34 ans) coupable de l'assassinat de Benoît Philippens et des meurtres de Carol Haid et du jeune Esteban Counet. Le jury a délibéré et motivé son verdict durant quatre heures. Les débats sur la peine auront lieu jeudi matin. Amédeo Troiano encourt la peine de réclusion criminelle à perpétuité.

Benoît Philippens (36 ans), son épouse Carol Haid (38 ans) et le filleul de cette dernière, Esteban Counet (9 ans), avaient été exécutés le 18 avril 2014 vers 22h20 alors qu'ils se trouvaient dans l'allée de leur villa située rue de Berneau à Visé.De nombreuses pistes avaient été exploitées pour élucider les faits. L'une d'elles avait conduit à Amédeo Troiano qui avait été un client du couple de banquiers. L'accusé exploitait avec son épouse un salon de coiffure. Il avait voulu développer ses activités et avait effectué une demande de prêt pour un montant de 175.000 euros. Affirmant avoir reçu un accord verbal, il avait engagé d'importantes dépenses avant que le prêt fut finalement refusé par la direction de la banque. Amédeo Troiano avait connu la débâcle sur les plans financier et judiciaire. Il en avait conservé une importante rancœur à l'égard de ses banquiers.

L'enquête avait mis en évidence un ensemble d'éléments permettant de le confondre comme auteur des exécutions, ce qu'Amédeo Troiano contestait. Il avait notamment menti sur les circonstances détaillées de son alibi, un voyage effectué en Allemagne. Il avait également menti quand il avait affirmé qu'il ne possédait pas d'arme alors que des images filmées par inadvertance ont démontré qu'il possédait une arme identique à celle utilisée pour commettre les faits. Une voiture parfaitement similaire à la sienne avait été repérée sur les lieux par des caméras de surveillance. Tous les allèles de son ADN (des fragments formant l'ADN) avaient été identifiés dans un mélange de plusieurs profils génétiques découverts sur les douilles trouvées sur les lieux. Des particules probantes de résidus de tirs avaient également été retrouvées sur ses vêtements plusieurs semaines après la mort du couple et de l'enfant.

L'enquête technique, excessivement poussée, avait aussi permis de démontrer qu'Amédeo Troiano avait formaté son ordinateur deux jours après les faits. Il avait effectué des recherches précises au sujet du banquier. Les examens réalisés au sujet de Google Maps avaient également démontré qu'il avait été présent, à un moment encore indéterminé, dans la rue du banquier et qu'il avait effectué la recherche d'un itinéraire qui pouvait être celui de sa fuite. Amédeo Troiano possédait, en outre, des antécédents judiciaires en matière de grand banditisme.

Malgré les nombreux éléments à sa charge, l'accusé niait les faits et clamait son innocence. Ses avocats invoquaient la thèse du grand complot échafaudée contre lui par une justice avide de désigner un coupable. Malgré ses dénégations, Amédeo Troiano a bien été reconnu coupable des faits par le jury qui a relevé un faisceau de présomptions graves, précises et concordantes l'accablant comme auteur de ces trois exécutions.

Le jury a opéré une distinction en reconnaissant Amédeo Troiano coupable de l'assassinat de Benoît Philippens, ciblé par sa vengeance mais en ne retenant pas la préméditation pour les deux autres victimes. Les jurés ont conclu qu'elles n'étaient pas concernées par la vengeance fomentée par Amédeo Troiano mais ont été tuées parce qu'elles se trouvaient sur les lieux.

Les débats sur la peine auront lieu jeudi matin.

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