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Après avoir abusé de sa fille aînée avec son épouse à Jumet, il viole sa cadette: "Un calvaire indescriptible, au-delà de l'humainement supportable"

Un père de famille carolo comparaissait mercredi devant le tribunal correctionnel de Charleroi pour viols et attentats à la pudeur sur sa fille cadette. Il avait déjà été condamné pour avoir abusé de sa fille aînée, en compagnie de son épouse, à nouveau poursuivie pour non-assistance à personne en danger. Le parquet requiert 25 ans de prison et une mise à disposition du gouvernement pour le prévenu et quatre ans pour sa femme.

Jean-Claude M. et son épouse Myriam T., un couple de Jumet, avaient déjà écopé de cinq ans de prison pour avoir abusé ensemble de leur fille aînée. Ils étaient de retour devant le tribunal correctionnel, mercredi, pour des faits identiques commis à l'égard de la cadette, à la différence que la mère n'est cette fois poursuivie que de non-assistance à personne en danger. Le calvaire de la fillette a perduré de 2009 à 2014, jusqu'à ce que l'école qu'elle fréquentait avertisse la police. Me Mohymont, qui défendait les intérêts de la mineure, a évoqué un "calvaire indescriptible, au-delà de l'humainement supportable". Selon l'avocat, Jean-Claude M. utilisait sa fille comme un objet sexuel et l'évoque en termes orduriers, comme il l'a fait devant le juge d'instruction. "Dans son audition, la jeune fille explique qu'elle souffrait comme si on lui rentrait un couteau dans le vagin. Elle en a saigné à plusieurs reprises. La mère était clairement au courant. Elle est aussi détraquée que lui. Elle a d'ailleurs participé au viol de la grande soeur de ma cliente."


25.000 euros de dommages

Au terme de sa plaidoirie, Me Mohymont a réclamé 25.000 euros de dommages en ajoutant qu'il savait les prévenus insolvables et que "la société paierait à leur place via le fonds d'aide aux victimes". La substitute Mottard a pour sa part rappelé les agressions quotidiennes du prévenu qui voulait, selon ses dires, recréer la relation amoureuse qu'il entretenait avec sa fille ainée. "La cadette était quant à elle réticente et cela lui plaisait moins. Mais il a tout de même continué à la violer", a clamé la magistrate, qui estime que la mère était parfaitement au courant des abus sexuels.


25 ans de prison

"Pour avoir participé à des parties à trois avec sa fille aînée, elle connaissait le danger que représentait son mari. En outre, la cadette s'automutilait et souffrait de crises de spasmophilie." Au terme de son réquisitoire, le parquet a requis la peine de prison maximale pour Jean-Claude M., en état de récidive, soit 25 ans de prison vu le concours de crimes.


"Juger, c'est comprendre. Et ici, personne ne comprend"

La magistrate a également sollicité une mise à disposition du gouvernement, vu le danger que représente le prévenu pour la société. En ce qui concerne Myriam T., la magistrate a aussi requis le maximum, soit quatre ans de prison ferme. Me Gras, conseil de Jean-Claude M., n'a pas plaidé la clémence, mais bien une peine juste, inférieure aux 25 ans requis. "Juger, c'est comprendre. Et ici, personne ne comprend, pas même le prévenu. Il n'est pas capable d'aimer ou de fonctionner comme nous. Il n'a rien compris au suivi psychiatrique consécutif à sa première condamnation."


"Ce qui se vivait dans ce foyer dépasse notre éducation"

Conseil de Myriam T., Me Knoops a plaidé l'acquittement, estimant qu'aucun élément ne démontrait que sa cliente était au courant. "Il faut se mettre dans le contexte d'une famille du quart-monde, où on ne se parle pas et où les rôles sont stéréotypés. Il faut se rendre compte que ce qui se vivait dans ce foyer dépasse notre éducation", a précisé l'avocat. Jugement le 10 juin.

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