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Présent sur le plateau du RTL Info 13h, l'expert en contre-terrorisme Claude Moniquet s'est exprimé au sujet de Salah Abdeslam. Pour lui, il ne faut pas s'attendre à de grandes confessions de Salah Abdeslam, qui a été remis à la France ce matin.
Ce matin, Salah Abdeslam a été remis à la France. Via ses avocats, il a déclaré vouloir coopérer avec la Justice française. Pour Claude Moniquet, expert en contre-terrorisme, il ne faut cependant pas s’attendre à de grandes déclarations. "Je ne suis pas sûr que l’on puisse espérer beaucoup de choses. J’ai parlé il y a quelques jours avec un magistrat belge au courant du dossier qui me disait qu’il n’avait aucune confiance dans les déclarations d’Abdeslam ou encore d’Abrini. Jusqu’à présent, ces gens n’ont rien livré d’intéressant. C’est une espèce de plaidoyer pro domo minimisant les faits : ‘je n’étais pas tout à fait au courant', ‘je ne voulais pas’, ‘je n’ai pas été jusqu’au bout'. C’est aussi un peu ce que dit son avocat ‘Je ne suis pas un leader, je suis un suiveur’. C’est une défense de truand, plus que de terroriste. C’est une défense qui ramène Salah Abdeslam à son passé de petit truand. Ce n’est pas moi c’est quelqu’un d’autre. Je ne suis pas sûr qu’en France, il ira beaucoup plus loin".
Cependant, le fait d’être en garde à vue en France pourrait avoir certains effets. "L’étape de la garde à vue des 96 heures est plus impressionnante en France et elle permet aussi d’exercer une pression différente", précise-t-il.
"Il n’est pas simplement un suiveur"
Claude Moniquet s’est également exprimé au sujet des déclarations de Sven Mary sur son client Salah Abdeslam.
Si Salah Abdeslam est actuellement entre les mains de la justice française, il n’en a pour autant pas fini avec la justice belge même s’il n’est pas encore inculpé par rapport aux attentats de Bruxelles. "Tout à fait, il est actuellement inculpé en Belgique pour des faits liés à sa cavale et à la fusillade de Forest du 15 mars. Maintenant le plus important, c’est de savoir si à un moment donné, on peut le relier aux attentats de Bruxelles. Et là il y a un problème technique majeur : il était en prison au moment des attentats. Mais si les enquêteurs arrivent à prouver qu’il était au courant, que les armes qui ont été saisies (et dont il s’est servi puisqu’il est inculpé de tentative d’assassinat) étaient destinées à parfaire l’attentat. Si on peut prouver sa présence par exemple à un endroit où des explosifs étaient en cours de fabrication, là les choses changeront. Mais comme personne ne parle et que beaucoup sont morts, cela reposera entièrement sur des expertises techniques et ce sera long et difficile".