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Conflit ouvert entre Jambon et la police suite aux émeutes: après les failles dénoncées par le ministre, le chef de corps riposte

Il y a une semaine, des dizaines de casseurs détruisaient le centre ville de Bruxelles. Voitures incendiées, vitrines brisées, magasins pillés. Les dégâts vont coûter plusieurs dizaines de milliers d'euros et les forces de police semblaient complètement dépassées.

Mercredi, de nouveaux débordements ont eu lieu. Un rassemblement de jeunes dégénérait place de la Monnaie, avec une nouvelle fois les mêmes scènes de violence.


Jan Jambon pointe des failles

Dans les deux cas, le travail de la police a été pointé du doigt. Le ministre de l'Intérieur estime que la préparation n'est pas bonne. "La police n'était pas préparée. Elle n'avait pas les informations nécessaires. Mais même si cela avait été le cas, il n'y aurait pas eu de différences car ces émeutes étaient imprévues", a déclaré Jan Jambon.

"Bruxelles est bien préparée aux manifestations planifiées mais il n'existe pas de plan pour les événements imprévus", a poursuivi le ministre.


"Nous avons l'impression d'avoir reçu un autre rapport"

Michel Goovaerts, le chef de corps de la zone de police Bruxelles Capitale-Ixelles, a déploré, vendredi soir, "la lecture unilatérale", par le ministre de l'Intérieur, du rapport de l'Inspection générale de la police. "Nous sommes étonnés et nous avons l'impression d'avoir reçu un autre rapport. Nous regrettons cette lecture unilatérale où seuls les points négatifs ont été soulignés", a-t-il indiqué au nom des autres chefs de corps bruxellois et du bourgmestre de la Ville, Philippe Close (PS).

"Nous avons un peloton qui est prêt à intervenir, 24h/24 et 7 jours sur 7, tant pour les manifestations que pour des débuts d'émeutes. Nous formons des gens expressément à cet effet et nous sommes la seule zone du pays à le faire. Mais le ministre n'y attache aucune importance", a poursuivi Michel Goovaerts selon qui, par ailleurs, c'est toujours un officier de la police administrative qui dirige cette unité.

Quant au manque de communication à propos des émeutes, il ne s'agit pas d'un problème propre à la zone de police de Bruxelles Capitale-Ixelles, aucune autre zone n'ayant tiré la sonnette d'alarme, a-t-il ajouté.


"Le ministre va trop vite"

La police bruxelloise, accusée d'être intervenue trop tardivement, a fait l'objet de nombreux commentaires tant de la part du monde politique que des citoyens de la capitale. "C'est une évaluation opérationnelle que l'on fait en fonction des opportunités et des capacités dont l'on dispose. Le ministre va trop vite en affirmant qu'on peut intervenir en toutes circonstances", a expliqué à ce propos Michel Goovaerts.

Ce dernier est également revenu sur la mauvaise utilisation des renforts, pointée par le rapport de l'Inspection générale. S'il est vrai que ces renforts n'ont que peu été utilisés pendant les émeutes, ils ont ensuite patrouillé dans les rues de la capitale. Les policiers anversois, eux, "ont été envoyés par la police fédérale. C'est un réflexe de solidarité entre les zones de police, que les hommes viennent de Flandre, de Wallonie ou de Bruxelles. S'il y avait un problème à Anvers, nous nous y rendrions également", a encore assuré le chef de corps bruxellois.

Le fait que les policiers de la zone Midi ne soient pas intervenus s'explique pour sa part par les incidents qui se déroulaient sur leur propre territoire et par la difficulté à atteindre, de leur position, les magasins pillés et les voitures incendiées, a-t-il affirmé. Enfin, les informations venant des réseaux sociaux ont effectivement été trop peu utilisées, a reconnu Michel Goovaerts. Mais la police bruxelloise n'en a pas les moyens alors que la police fédérale, elle, aurait un rôle à jouer.

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