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Des menaces visant le personnel de l'hôpital londonien où est maintenu en vie Charlie Gard

(Belga) Le personnel du Great Ormond Street Hospital de Londres, où est maintenu en vie Charlie Gard, un bébé très gravement malade au centre d'un combat judiciaire mené par ses parents depuis des mois, est l'objet de harcèlement et de menaces, qui vont jusqu'à des menaces de mort. "Des milliers de messages abusifs ont été envoyés à des médecins et infirmiers dont le travail est de prendre soin d'enfants malades", a indiqué samedi Mary MacLeod, la présidente du "Trust Board" de l'institution de soins pédiatriques. "Nombre de ces messages sont menaçants, y compris des menaces de mort".

Des visiteurs de l'hôpital ont également été pris à partie ou dérangés alors qu'ils venaient voir leur enfant, affirme-t-elle. La Haute Cour britannique doit se prononcer cette semaine sur la possibilité de laisser Charlie quitter l'hôpital et être emmené par ses parents qui veulent qu'il suive un traitement expérimental aux Etats-Unis, alors que la clinique londonienne estime qu'il ne ferait que prolonger les souffrances de l'enfant. Le bébé, qui aura un an le 4 août prochain, souffre d'une maladie génétique neurodégénérative, le syndrome de déplétion de l'ADN mitochondrial. Un spécialiste en neurologie de l'université américaine de Columbia a rendu visite au petit patient lundi et mardi dernier. Selon ce médecin, l'état du bébé pourrait être amélioré avec un traitement expérimental qui n'a toutefois été jusqu'ici appliqué qu'à quelques enfants souffrant d'une forme différente du syndrome. Le traitement n'a pas fait l'objet, pour le moment, d'essais cliniques en bonne et due forme. Son application sur le territoire américain demande ainsi une dérogation de la Food and Drug Administration, l'instance américaine qui autorise la mise sur le marché de médicaments. Les parents, Chris Gard et Connie Yates, ont construit un site internet et toute une campagne autour du cas du petit Charlie, avec également des appels aux dons pour pouvoir l'emmener aux Etats-Unis. Depuis le début du combat judiciaire des parents, le bébé s'est fortement affaibli, la maladie ayant endommagé ses muscles et son cerveau. Il est alimenté, hydraté par des sondes, et sa respiration est également assurée de manière artificielle. Un premier jugement rendu en avril a donné raison à l'hôpital londonien, dans son refus de continuer de maintenir artificiellement en vie Charlie Gard. En appel, puis devant la Cour Suprême, cette décision a été confirmée. La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), saisie en urgence par les parents, est entrée dans la danse en juin. Elle a estimé que la justice britannique avait fait son travail. Le Pape François et le président américain Donald Trump ont entre-temps exprimé leur soutien au combat du couple. Deux hôpitaux internationaux, italien et américain, ayant indiqué disposer de nouveaux éléments quand au traitement expérimental visé par les parents, les médecins du Great Ormond Street Hospital ont récemment demandé à la Haute Cour une nouvelle audience. C'est la décision de celle-ci qui est attendue cette semaine. (Belga)

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