Accueil Actu

Un détenu libéré car des agents montois ont refusé de monter 30 marches: "Vous ne connaissez pas vos règles" (vidéo)

Ce mercredi, des agents montois ont refusé de monter 30 marches afin d’amener un détenu transféré au palais de justice de Dinant jusqu’à la salle d’audience. Sur place, le prévenu aurait dû être pris en charge par des agents de la zone Haute-Meuse… qui n’étaient pas là. Conclusion: le prévenu qui venait de Mons n’a pas pu accéder à la salle d’audience du tribunal correctionnel, car personne n’a voulu le prendre en charge. L’homme a donc été libéré.

“Avant, on faisait preuve de bonne volonté et on effectuait ces tâches, mais maintenant, c’est fini !” ont déclaré les agents montois. Cet acte est donc délibéré: c’est une action de protestation. Les agents de sécurité du SPF Justice manifestent leur mécontentement contre les conditions d’intégration du DAB (Direction de Sécurisation de la police fédérale). Cela fait des semaines qu’ils menacent de passer à l’action, de se limiter strictement à l’exercice de leur mission et ils l’ont fait. 

Les assistants de sécurité aident-ils les truands à retrouver la liberté? a demandé Christophe Deborsu sur le plateau de "C'est pas tous les jours dimanche". 

"Evidemment que non mais il y a des règles à respecter. Le corps de sécurité de Mons avait ordre de le déposer à Dinant. Et c'était à l'intérieur, la police de Dinant qui devait régler la situation et ça n'a pas été fait", explique Michel Jacobs, le secrétaire général CGSP AMiO. 

Le juge a par ailleurs déclaré qu'il allait libérer quelqu'un qui "en avait beaucoup sur la conscience". "Je ne me l'explique pas. Il y a eu un contact entre le corps de sécurité et un policier. Selon moi, les agents montois ont fait leur travail et ont respecté les règles", ajoute Michel Jacobs.


"Vous ne connaissez pas vos règles"

Pour Richard Fournaux, le bourgmestre de Dinant, le secrétaire général CGSP AMiO "raconte n'importe quoi. L'action qui a été menée à Dinant n'est pas la seule. Elle a eu lieu dans d'autres palais de justice le même jour ou la même semaine (laissant penser qu'il s'agit d'une grève du zèle)".

"Vous ne connaissez pas vos règles", a répondu Michel Jacobs. "Vous êtes chef de police et vous aviez à Dinant la responsabilité de la gestion de la sécurité au sein du palais de justice. Où étaient les policiers qui devaient prendre le détenu? Il n'y en a qu'un qui est descendu. Un convoyeur a voulu remonter avec et pour une raison obscure, ça ne s'est pas fait."

Richard Fournaux a alors voulu défendre sa position en indiquant que "cela a toujours fonctionné comme ça. Il y a un policier qui est de faction pour toutes les audiences du tribunal correctionnel à Dinant. Cela n'a jamais posé de difficulté. Je dis que Monsieur Jacobs ne raconte pas les choses comme elles doivent l'être car ce qui s'est passé à Dinant, n'est pas un accident de parcours, avec un dysfonctionnement des autorités publiques. Monsieur Jacobs mène actuellement des actions syndicales pour défendre son statut dans le cadre de la création d'un corps de de. Il essaye de faire des coups d'éclat."  

Michel Jacobs a campé sur son point de vue et a refusé de parler d'une éventuelle grève du zèle. "Monsieur Fournaux doit lire les règles, il ne les connaît pas. Il faut au minimum deux personnes pour un détenu, trois s'il y en a deux. Or à Dinant, il n'y en avait qu'un. Je peux comprendre que ça pose problème qu'un détenu ait été libéré. Si on n'avait pas respecté les règles, il y a longtemps que notre ministre de tutelle nous aurait tapé sur les doigts", a-t-il conclu.

À la une