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EDITO: 90 secondes pour comprendre... qu’il n’y a rien à comprendre

Ce matin dans sa chronique sur Bel RTL, Frédéric Moray s'est interrogé et s'est rendu compte qu'il n'y avait peut-être rien à comprendre...

Ou comprendre qu’il y a trop d’interrogations. Au moment d’écrire ces lignes ce matin, à la rédaction on s’est posé la question de savoir ce qu’on allait expliquer.... Une première question nous est venue : pourquoi les écoles sont ouvertes aujourd’hui alors qu’on est en niveau d’alerte 4 ? La réponse nous a semblé très simple : parce que rien ne laisse penser cette fois que des écoles seraient menacées. Ce qui n’était pas le cas en novembre, lors de la précédente alerte de niveau 4. 

De quoi nous rappeler que niveau 4 ne signifie pas nécessairement fermeture de tout. Et qu’il n’y a toujours pas plus de raisons de céder à la panique...

Alors on a envisagé d’essayer de comprendre pourquoi ces attentats n’ont pu être évités malgré la présence massive de policiers et de militaires dans les rues bruxelloises, dans le métro ou à l’aéroport... Là aussi, la réponse nous paraissait trop évidente. Ces militaires et policiers sont là avant tout pour rassurer la population. Mais personne n’a jamais vraiment été dupe : on le savait que les centaines de milliers d’euros dépensés pour les déployer dans nos rues ne pouvaient pas empêcher les actes désespérés de fous...

Enfin, on a voulu explorer une autre question : Pourquoi les réseaux sociaux et les utilisateurs Facebook en particulier ne se sont pas tous entièrement drapés de noir jaune rouge, comme ils s’étaient drapés de bleu blanc rouge ou de "Je suis Charlie" après les attentats en France. Alors, oui, il y a cette fois encore eu énormément de créativité pour exprimer sa solidarité. Mais de très nombreux "Je suis Charlie" de la première heure n’ont cette fois pas réagit...

L’épuisement, la résignation, la futilité de ce geste... ? La Belgique est terriblement meurtrie, une fois encore. Comme elle l’avait déjà été après les attentats à Charlie Hebdo, après les attentats du 13 novembre, après le démantèlement de la cellule jihadiste de Verviers, après le Bruxelles lock-down, après l’assaut de Forest, après l’arrestation de Salah Abdeslam...

Bref, ce matin, après avoir passé une journée dans l’horreur, à compter les morts et les blessés... on a compris que 90 secondes ne seraient pas suffisantes pour comprendre.

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