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Un couple a comparu ce mardi devant le tribunal correctionnel de Charleroi pour des faits de coups sur trois enfants et de traitements inhumains à l'égard de l'un d'entre eux. Agé de 4 ans, ce dernier recevait des coups de fourchette et était passé à la douche glacée, parfois attaché. Le parquet a requis 5 ans de prison ferme contre les prévenus, alcooliques et toxicomanes.
Les faits sont survenus dans une famille recomposée de Souvret (Courcelles), où vivaient plusieurs enfants issus d'unions différentes. En octobre 2016, la directrice de l'école fréquentée par le petit Lorenzo a alerté les autorités judiciaires suite aux nombreuses traces de coups relevées depuis plusieurs semaines sur l'enfant de 4 ans. L'enfant présentait notamment des cicatrices de coups de fourchette dans le bras. Interrogé, le petit a déclaré que c'était "papa qui lui avait fait cela".
Frappé par sa mère car il ressemblait trop à son père biologique
L'enquête a démontré qu'il s'agissait en fait de Grégory P., son beau-père, mais également sa mère, Géraldine R., un couple qui baignait dans l'alcool et consommait des drogues dures devant les enfants. La mère a reconnu avoir donné des coups à Lorenzo "parce qu'il ressemblait trop son père". Elle lui a aussi donné des douches glacées et l'insultait. Des aveux qu'elle a ensuite minimisés par la suite.
Selon la substitute Dutrifoy, le médecin légiste avait rarement vu un corps aussi tuméfié que celui de Lorenzo.
Deux autres enfants également frappés
Le fils biologique de Grégory P. a lui aussi été frappé par ce dernier. Et Pascal, l'enfant de Géraldine R., a reçu des coups durant plusieurs années. "Pascal était intenable. Je devais le maîtriser", a reconnu cette dernière à l'audience. La prévenue a également déclaré que "les douches administrées à Lorenzo n'étaient pas si froides, mais qu'elle faisait cela pour le faire pleurer".
5 ans fermes requis
Le parquet a relevé la gratuité des violences envers ces trois enfants en bas âge et le "terrorisme mental" orchestré par les prévenus pour requérir une peine de 5 ans de prison ferme, sans aucune mesure de faveur.
Incapable de se désintoxiquer
Me Cloet a expliqué que la situation avait périclité dès la rencontre "toxique" de sa cliente avec Grégory P. "La consommation effrénée de drogue lui a fait perdre pied", explique l'avocat qui reconnaît la matérialité des faits à l'égard de Lorenzo, mais pas sur Pascal sur qui aucun sévice n'a jamais été constaté. L'avocat a sollicité un sursis probatoire pour sa cliente qui avait été remise en liberté puis arrêtée de nouveau car elle achetait de la drogue depuis l'hôpital où elle était en cure de désintoxication.
Sursis probatoire demandé
Me Lepied, conseil de Grégory P., a reconnu les coups et traitements inhumains à l'égard de son beau-fils Lorenzo, mais a nié ceux sur son fils Giovanni. L'avocate a plaidé le sursis probatoire pour ce qui excède la détention préventive.
Jugement le 31 juillet.
