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Evasion spectaculaire à Lantin: pourquoi les gardiens n'étaient pas armés face aux complices du fugitif ?

Les complices de Mustapha Iken, qui s’est évadé de la prison de Lantin, étaient armés. Ils étaient prêts à tirer sur des gardiens qui, eux, ne l'étaient pas. Que prévoit la loi belge en la matière ? Faudrait-il changer la donne et permettre aux gardiens de prison de détenir une arme? Les syndicats semblent unanimes: il s’agit d’une fausse bonne idée. Un reportage de Justine Sow et Pierre Halterman.

Les armes à feu ne rentrent dans aucun établissement pénitentiaire en Belgique. Cette décision aurait été prise dans les années 80', suite à des débordements. Trente ans plus tard, les syndicats de gardiens de prison continuent d'approuver cette ligne de conduite. Pour eux, il est hors de question de revenir en arrière.


"Si vous armez les agents, ils vont attaquer les prisons avec des chars d'assaut"

"Si vous armez les agents de pistolets, ils vont attaquer les prisons avec des chars d'assaut. C’est la course à l’escalade et c’est vraiment pas ce qu’il faut pour garantir la sécurité de tout le monde et de la population", estime Laurent Lardinois, agent pénitentiaire et délégué CGSP. Dans certains cas, les gardiens peuvent se procurer d’éventuelles matraques. Mais leur mise à disposition est strictement réglementée. Pour ce syndicaliste, les armes sont donc à proscrire. Elles n'éviteraient pas les évasions et feraient baisser le niveau de sécurité général.


"Les systèmes de sécurité ont très bien fonctionné"

Et, selon lui, les mesures actuelles sont suffisantes. "On a eu en avril de l’année dernière une évasion à la prison de Saint-Gilles, où les systèmes de sécurité ont très bien fonctionné. Il n’y a pas eu d’agent blessé. Les assaillants ont tiré à la kalachnikov dans les portes et tous les systèmes de sécurité ont fonctionné et l’évasion n’a pas marché", souligne Laurent Lardinois. 


La loi en la matière varie en Europe 

Ailleurs en Europe, la législation en la matière varie. En France, par exemple, les surveillants peuvent utiliser une arme dans les miradors et uniquement en cas de légitime défense. Une mesure qui n'est pas souhaitée par les syndicats de gardiens de prison en Belgique qui soulignent aussi le coût que cela représenterait en termes de matériel et de formation.   

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