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Nos journalistes Eric Vanduyse et Pascal Noriega sont partis au devant d'un entrepreneur qui, il y a quelques jours, en allumant son ordinateur, s'est retrouvé face à un système complètement inaccessible. "Nous n'avions plus accès à aucune des formations que nous donnons en entreprise et donc très rapidement, nous avons été confrontés à un email assez clair", décrit Thierry Dachelet, le directeur de Communication Center International. Nous avons pris connaissance d'une copie de cet email en anglais. Une demande de rançon. 299 euros à payer endéans la semaine sans quoi il faudrait en verser 999 pour retrouver un accès aux données. Le travail de l'entreprise est paralysé. Les gestionnaires, abasourdis.
"Nous avons refusé très rapidement de payer cette rançon parce que nous ne voulions pas collaborer à une forme de criminalité organisée. Et de plus, sans aucune certitude de récupérer une clef de déchiffrement. Et donc nous nous sommes tournés à la fois vers notre fournisseur informatique qui a fait les premiers constats et puis nous avons pris contact avec la police judiciaire fédérale", expose le patron d'entreprise.
Ces logiciels rançonneurs arrivent par email. Si on ouvre la pièce attachée de l'email, il s'installe discrètement et crypte l'ensemble des données. Le cas n'est pas unique, on pourrait presque parler d'épidémie. "Plusieurs entreprises ont signalé les faits, on parle de plus de 2000 entreprises. Comme certaines entreprises ont probablement résolu le problème par elles-mêmes sans communiquer, on peut extrapoler qu'on serait plus proche des 6000", explique Olivier Bogaert, spécialiste de la police fédérale.
Ces logiciels ne peuvent être retirés d'un ordinateur tant qu'on n'en a pas la clef. Le backup et le cloud peuvent être contaminés s'ils sont branchés en permanence.
