Accueil Actu

Exclu RTL: le kamikaze de Maelbeek a acheté des chargeurs de Kalachnikov avant les attentats de Paris

Plusieurs mois avant les attaques de Paris, le kamikaze de Maelbeek, l'un des frères El Bakraoui, a demandé à des proches de se procurer des chargeurs de Kalachnikov dans une armurerie belge. Ces achats ont été signalés aux autorités par les vendeurs, inquiets. Le terroriste a d’ailleurs été entendu avant d'être relâché. Nos journaliste et reporter cameraman, Benjamin Samyn et Emmanuel Tallarico, se sont procurés des documents exclusifs. Ils prouvent qu'une opération était en préparation.

Khalid El Bakraoui, l'un des kamikazes de l'attentat à la station Maelbeek a voulu se procurer des chargeurs de Kalachnikov. Ce genre de chargeurs vides s'achète librement dans toutes les armureries belges. A l'époque, le futur kamikaze de l'attentat est en liberté conditionnelle. Il demande alors à quatre de ces connaissances de se les procurer pour lui: Mohammed B., Zoher E.H., Aboubaker O. et Yassine L.M. Ces hommes sont actuellement poursuivis pour participation aux activités d'un groupe terroriste.


Les achats inquiètent les vendeurs, qui préviennent la police

Les achats ont lieu quelques mois avant les attentats de Paris et au moins à trois reprises, dans un établissement du Brabant wallon. Des achats qui suscitent l'inquiétude chez la direction et les employés du magasin, qui préviennent alors la police en juillet et en août 2015. Nos journaliste et reporter cameraman, Benjamin Samyn et Emmanuel Tallarico, ont pu se procurer leur déposition, dont voici quelques extraits. "Ce matin, un individu s'est présenté pour la deuxième fois pour commander 10 chargeurs de AK47. Nous lui en avons fourni 4 au prix de 40€ le chargeur. Mon collègue est venu m'avertir que c'était le même individu que la dernière fois", dit l'employé de l'armurerie.

Peut-on se procurer des chargeurs vides d'AK47 si facilement? La réponse est oui. Dans une armurerie qui n'a rien à voir avec le dossier, Philippe, le patron, a dans son stock des chargeurs d'armes de guerre. Contrairement à la France, ces chargeurs sont en vente libre s'ils sont vides. "Il n'y a pas de licence, il n'y a rien, confirme le vendeur. Vous pouvez en acheter un, dix ou deux cents si le vendeur accepte de vous les donner".


"Une attaque se prépare"

Suite aux achats de chargeurs par ces hommes proches du milieu du grand banditisme, les enquêteurs sont inquiets. Certains écrits le prouvent. Ils datent de 4 mois avant les attentats de Paris. "Il y a lieu de craindre que Mohammed B. et des complices non-identifiés seraient en train de préparer une attaque à main armée d'envergure en Belgique. L'objectif n'est actuellement pas connu", indique alors la police fédérale.

Bientôt, les enquêteurs vont découvrir le lien entre ces 4 hommes et El Bakraoui. Après les attaques en France, les enquêteurs poursuivent leurs échanges écrits. "Il aurait tenu un rôle important de logisticien lors des attentats de Paris. Depuis lors, celui-ci a disparu et est en fuite. Il semblerait que les chargeurs lui étaient destinés".


Nous ne saurons probablement jamais si ces chargeurs ont servi aux attaques à Paris

Ces chargeurs ont-ils servi lors des attentats de Paris? La question restera sans doute sans réponse. "C'est un morceau de plastique, il n'y a pas de numéro de série, rien de spécifique qui permette de tracer cela d'une manière ou d'une autre", explique Mathieu Turbang, avocat de Mohamed B.

Dans ce dossier, le futur kamikaze du métro à Maelbeek a été entendu en octobre. Dès le lendemain, il disparaît des radars. Nous sommes trois semaines avant les attentats en France. Ses proches seront jugés le 6 septembre.

À la une

Sélectionné pour vous