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François Troukens a été contraint de retourner en prison ce mercredi soir. L’homme, condamné pour braquage de fourgons, a bénéficié en 2010 d'une libération conditionnelle. Mais la justice lui reproche de ne pas avoir respecté les conditions de libération, dont celle d'avoir rencontré d'anciens détenus comme Joey Starr.
François Troukens, l'ex-braqueur condamné à 15 ans de prison, a été réincarcéré ce mercredi soir. Le tribunal d’application des peines de Mons a estimé qu’il n’avait pas respecté les règles de sa libération conditionnelle. La probation lui interdisait tout contact "avec des détenus, ex-détenus ou complices". Dès sa sortie de prison en 2008, sous la surveillance d'un bracelet électronique, il a donné un coup d'accélérateur à deux projets qu'il fomentait: la réalisation d'une BD et d'un long-métrage, inspiré des Tueries du Brabant. Ces deux projets sont en cours de réalisation. C'est dans ce cadre qu'il a notamment rencontré à deux reprises Joey Starr, l'acteur français également connu pour ses déboires avec la justice hexagonale. Il a aussi fréquenté Arnaud de Preud'homme, un bandit détenu à Nivelles.
Des rencontres dans le cadre de son projet
"Je voulais réaliser un long métrage et, dans le cadre de ce projet, je souhaitais rencontrer des détenus parce que cela pouvait également les aider dans leur réinsertion. J’ai rencontré la direction de la prison de Nivelles qui trouvait le projet intéressant. Dans un autre cas, c’est une personne que j’ai rencontrée par l’intermédiaire d’un commissaire de police parce que, dans le cadre d’une affaire, il voulait nous entendre tous les deux. Lui aussi, cette personne-là était pressentie pour avoir un rôle dans le film. Et Joey Starr, c’est un comédien connu et je trouvais qu’il avait peut-être des compétences pour pouvoir jouer dans ce projet", a expliqué François Troukens, à notre journaliste Benoît Duthoo, quelques heures seulement avant son entrée en prison.
Un exemple de réinsertion
Cet ancien braqueur semble faire partie de ces prisonniers qui réussissent à se réintégrer dans la société. Après neuf ans d’emprisonnement pour attaques de fourgon dont celle d'un transport de fonds dans les ruines de Villers-la-Ville en 1996, il passe l’agrégation pédagogique en 2010. L’ancien braqueur crée ensuite une agence de communication avant de se lancer dans la création de ces deux projets artistiques (une BD et une fiction).
"C’est un peu kafkaïen"
Lors de chaque rencontre avec d’anciens détenus, l’assistant de justice, en charge de sa surveillance pendant sa libération conditionnelle, a été informé et a donné son feu vert. "Depuis trois ans aujourd’hui, je pense qu’il me soutient dans ma démarche. Il écoute ce que je lui dis et n’émet pas d’avis. Donc, le parquet estime qu’il a fait mal son travail, mais ce n’est pas à moi de le faire. Le parquet estime que la direction de la prison de Nivelles a fait une faute grave en me laissant rencontrer un détenu dans un cadre pédagogique et donc dans un soutien aussi dans ses études. Moi, je n’ai pas à juger. Je me rends compte d’une chose, c’est que cela va freiner mon projet personnel et que, si quelqu’un veut se réinsérer et qu’on lui coupe l’herbe sous le pied et qu’on le remet en prison, c’est un peu kafkaïen. On me renvoie là où il y a justement beaucoup de gens qui ont fait de la prison évidemment", a-t-il souligné.
François Troukens a rejoint ce mercredi soir la prison de Forest à Bruxelles, où il devra en effet forcément côtoyer des détenus. Il n’a toutefois pas l’intention d’abandonner son projet de long métrage.
