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L’attentat à Brussels Airport aurait-il pu être évité? Les militaires y avaient repéré un des terroristes quelques jours avant l’attaque…

Najim Laachraoui, un des kamikazes auteurs de l’attentat à l’aéroport de Bruxelles le 22 mars 2016, avait été repéré dans l’aéroport par des militaires quelques jours plus tôt. Mais cette information capitale –un homme fiché et inscrit sur la liste des combattants partis en Syrie aperçu en repérage dans un aéroport- n’a pas été utilisée pour éviter le pire. L’information se retrouve pourtant bien dans deux rapports des services de renseignement militaires. Mais le Comité R, chargé de contrôler les services de renseignement et de sécurité belges, indique qu’elle n’a pas été utilisée.


Pourquoi?

"L’information n’a pas circulé entre les services, cela pose problème", reconnait André Jacob, ancien commissaire divisionnaire à la Sûreté de l’Etat au micro de Benjamin Samyn et Emmanuel Tallarico. Mais l’important aujourd’hui, c’est de déterminer la cause précise de ce problème : "On peut très bien imaginer que cette information a été transmise aux différents services qui l’ont reçue et, par la suite, qui n’en ont pas tiré de conclusions puisqu’ils n’étaient pas au courant des futurs attentats de Zaventem. Dès lors, il faudrait vraiment à nouveau connaitre les circonstances précises avant de déclarer qu’il y a faute ou qu’il y a simplement un manquement dû au volume de travail."


Mauvaise collaboration avec l'étranger?

Un autre manquement du même ordre est également pointé du doigt par la Comité R. Quelques mois après l’attentat manqué du Thalys commis par Ayoub El Khazzani en août 2015, la Belgique avait reçu une demande d’un service de renseignements étranger par rapport à certains numéros de GSM en lien avec ce terroriste. Mais la Sûreté de l’État n'avait pas répondu à cette demande. Quatre jours avant les attentats de Bruxelles, cette même requête avait été renvoyée. Mais la réponse de la Sûreté n’a été fournie que… le lendemain des attentats de Bruxelles. On sait maintenant qu’Ayoub El Khazzani avait des liens directs avec la cellule qui a frappé la France et la Belgique. Ces informations internationales auraient donc pu être utiles pour peut-être éviter les attentats de Bruxelles.

André Jacob tente ici aussi d’expliquer ce qui a pu se passer. "Certains services n’ont pas une tendance à donner un contexte immédiat dans le cadre de cette information. Donc il peut y avoir une mauvaise analyse ou en tout cas une interprétation qui fait que ce numéro sera traité dans la centaine d’autres numéros disponibles."

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