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Suspectés de terrorisme, les frères Benhattal ont été libérés: les juges sont-ils déconnectés de la réalité?

Les juges chargés des affaires de terrorisme sont-ils déconnectés de la réalité? C'est ce que dénonce le bourgmestre de Vilvorde. Selon nos confrères du Soirmag, la libération des frères Benattal, soupçonnés d'avoir préparé un attentat, est une illustration de ce constat. La justice fait-elle fausse route? Jean-Pierre Martin, Dominique Demoulin et Steve Damman font le point dans le RTLinfo 19H.

Soupçonnés de préparer un attentat, les frères Benhattal sont arrêtés durant l'Euro 2016. Dans la foulée, plusieurs hommes politiques sont mis sous protection. Quatre mois plus tard, c'est la surprise: les frères sont libérés suite à un arrêt de la chambre des mises en accusation qui laisse perplexe. "Le maintien de la détention est absolument nécessaire pour la sécurité publique [...] L'inculpé peut néanmoins être remis en liberté provisoire", peut-on lire dans l'arrêt.


"Beaucoup de ces magistrats ont été recrutés dernièrement"

Notre confrère du Soirmag dénonce un disfonctionnement d'une justice débordée. "Beaucoup de ces magistrats ont été recrutés dernièrement, et tous ne sont pas nécessairement préparés pour ces choses-là", explique Philippe Engels.

Au parquet fédéral comme à la cour d'appel, on nuance. Tous les magistrats chargés des dossiers de terrorisme sont "expérimentés", nous dit-on. Ce ne seraient pas des doux rêveurs déconnectés de la réalité. "On a d'un côté des avocats de la défense bien préparés, qui connaissent bien le dossier, qui sont spécialisés aussi dans les cas de terrorisme. Et en face des magistrats, et un Etat belge qui est pris de court par ce qu'il se passe depuis quatre ou cinq ans, et qui manque de moyens. À mon avis, des magistrats ne sont pas assez armés pour faire face à ces avocats-là", affirme Philippe Engels.


"Quand j'entends que c'est inégal en faveur de l'avocat, les bras m'en tombent!"

"Il est vrai que c'est un combat inégal, mais pour nous il est inégal dans l'autre sens", estime de son côté l'avocat de Mustapha Benhattal, Sébastien Courtoy. "C'est-à-dire que vous avez au parquet fédéral et à la police fédérale des centaines d'enquêteurs qui travaillent sur un dossier, et en face vous êtes seul. Alors quand j'entends maintenant que c'est inégal en faveur de l'avocat, les bras m'en tombent!", ajoute-t-il.


L'avocat d'un suspect estime que le dossier est vide

Pour Sébastien Courtoy, le dossier sur son client serait vide et dès lors la libération s'imposait. "Je lance un défi au parquet fédéral: oserez-vous tenir ce procès? Car dans ce procès qui aura lieu en audience publique, nous pourrons prouver devant le monde entier comment ce dossier a été bidouillé", dit-il.

A moins de bénéficier d'un non-lieu, les frères devraient être jugés comme dirigeants d'une organisation terroriste.

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