Accueil Actu

La soeur d'un djihadiste tué à Verviers a été libérée sous conditions: elle avait des contacts avec des terroristes

Après deux mois de détention préventive, Chaimae Amghar a été libérée sous conditions par la chambre des mises en accusation de Bruxelles. C’est la sœur de Sofiane Amghar, l’un des terroristes tués lors de l’assaut de Verviers. C'est une information RTL révélée par nos journalistes Benjamin Samyn et Aline Lejeune.

Chaimae Amghar, une Molenbeekoise âgée de 20 ans, est la soeur de Sofiane Amghar, qui faisait partie de la cellule terroriste verviétoise démantelée en janvier 2015. La radicalisation de la jeune femme aurait débuté cinq mois après l'assaut de Verviers, lors de la parution dans la presse de photos laissant supposer qu'une fête s'est déroulée dans la salle d'autopsie où se trouvait le corps de son frère. "À la vision de ces photos, elle a essayé de chercher des informations à propos de son frère sur Facebook et ensuite sur Telegram (NDLR: application de messagerie dont les conversations sont chiffrées), et elle a effectivement fait de mauvaises rencontres. Elle a effectivement rencontré certains terroristes qui ont essayé de l'attirer dans leur camp", explique Tsedey Negede, avocate de Chaimae Amghar. 


En contact avec l'un des assassins du père Hamel et Rachid Kassim

D'après des informations obtenues auprès d'une source proche de l'enquête, Chaimae Amghar a été en contact avec Adel Kermiche, l'un des deux terroristes qui ont tué Jacques Hamel à Saint-Étienne-du-Rouvray le 26 juillet dernier. Elle a ensuite discuté avec Rachid Kassim, celui qui a inspiré le meurtre du prêtre à partir de la zone irako-syrienne via internet. Il a également téléguidé l'attaque manquée à la voiture piégée avec des bonbonnes de gaz. Pour convaincre Chaimae Amghar, il lui disait ceci: "Il faut agir chez toi! Utilise un camion pour les tuer".


Sa sortie de prison conditionnée par sa déradicalisation

En août, la famille de la jeune femme aurait pris conscience de sa radicalisation et aurait agi. "La famille a été formidable et a orienté la demoiselle vers les cours de déradicalisation, donc de véritables cours de religion, avec les bonnes interprétations à donner aux textes. Des cours qui sont donnés à la grande mosquée du Cinquantenaire par un imam formidable qui travaille sur le terrain avec les jeunes", confie Sébastien Courtoy, un autre avocat de Chaimae Amghar.

La libération de la jeune femme s'articule autour de la poursuite du travail de déradicalisation. "Nous avons la chance d'avoir de grands magistrats à la cour d'appel de Bruxelles, qui décident que lorsque l'on a commis l'inacceptable, mais pas l'irréparable, et que l'on fait tout pour s'en sortir et revenir du bon côté de la barrière, on a le droit de rester en liberté".

Chaimae Amghar avait été inculpée pour participation aux activités d'un groupe terroriste, ainsi que pour avoir tenté de quitter le territoire en vue de commettre des infractions à caractère terroriste dans des zones en conflits et pour avoir diffusé des messages compromettants sur des réseaux sociaux privés. Elle a été interpellée le 21 septembre dernier. Au total, treize conditions ont été fixées pour permettre la libération de Chaimae Amghar.

À la une

Sélectionné pour vous