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Les Bons Villers: le policier qui avait voulu piéger son ex-femme en se tirant dessus condamné à 6 mois de prison

Le tribunal correctionnel de Charleroi a condamné un policier bruxellois à 6 mois de prison avec sursis pour faux et usage de faux. Il était soupçonné d'avoir fait croire à une tentative d'assassinat sur sa personne commanditée par son ex-épouse. Des faits qu'il niait formellement.

Le 12 avril 2014 en soirée, le policier se trouvait à son domicile des Bons Villers et était en conversation téléphonique avec sa chef de service lorsque, selon ses dires, une personne a sonné à sa porte. Lorsqu'il a ouvert, un homme grand, émacié et de type toxicomane lui aurait demandé son identité avant de sortir une arme et de tirer. Dans un ultime réflexe, l'inspecteur aurait refermé la porte et dévié le tir qui a terminé dans le chambranle du salon, le blessant légèrement au bras et brûlant son t-shirt.

Interrogé, le policier a expliqué qu'il avait été victime de plusieurs faits, tel que la pendaison de son chien, la dégradation de sa voiture et des appels anonymes. Selon le parquet, il aurait surtout orienté les enquêteurs sur son ex-femme, avec qui il se disputait la garde de leur fille. Cette dernière a d'ailleurs été arrêtée pour tentative d'assassinat avant d'obtenir un non-lieu en fin de procédure. Elle a également été blanchie dans les différents dossiers protectionnels et jeunesse ouverts sur plaintes de son ex-mari. "L'analyse de la téléphonie a d'ailleurs mis en évidence des éléments suspects", a expliqué la substitute Vairon.

Le parquet, qui requiert une peine avec sursis, ajoute que l'expert en balistique confirme qu'il est techniquement possible que le policier se soit tiré dessus, lui qui est moniteur de tir et ambidextre.

Selon Me Tieleman, conseil du prévenu, ce dernier n'avait aucun mobile puisqu'il avait repris contact avec sa fille. En outre, il aurait pu se blesser gravement et mettre un terme à sa carrière en se tirant dessus.

Le tribunal a toutefois relevé que le GSM utilisé pour passer des appels anonymes aux policiers et à ses parents, mais également pour envoyer un SMS "RATE" à l'ex-femme du prévenu après les faits, avait été acheté au Mediamarkt de Gosselies à un moment où le portable du prévenu activait une borne téléphonique proche. Ce téléphone a également été repéré sur des bornes situées à proximité de son domicile et sur son chemin de travail. En outre, un chargeur de la marque Samsung, correspondant à cet appareil, a été retrouvé chez le policier.

La juge a relevé le "machiavélisme interpellant" du prévenu et l'a condamné à 6 mois de prison avec sursis pour ce qui excède la détention préventive.

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