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Les langues se délient dans le dossier des tueurs du Brabant: "Certains enquêteurs et magistrats ont cassé le rythme de l'enquête"

"Je crois être le premier à avoir dit, en 1984, que les 'Tueurs du Brabant' étaient une manipulation de certains services de l'Etat", confie Hubert Delmotte. En 1984, il est commissaire-divisionnaire à la police judiciaire de Liège. Il dirige alors une quarantaine d'hommes, et il est considéré comme l'un des meilleurs flics du pays. "Mon rôle à moi c'était la recherche de tuyaux. C'était là que j'excellais", précise Hubert Delmotte.

Un de ses informateurs lui relate deux accidents suspects, dans lesquels il soupçonne la gendarmerie. Ce premier rapport se perd. Cinq ans plus tard, c'est un ex-gendarme qui dénonce un complot d'extrême-droite, toujours au sein de la gendarmerie. Hubert Delmotte l'apprend et en informe Charleroi, en charge du dossier des tueries. "J'ai été reçu par le juge d'instruction Lacroix et par les enquêteurs, qui se disaient extrêmement intéressés. C'était un vendredi. Quand je suis rentré, je passais toujours par mon bureau, même à 7h du soir, et il y avait une demande d'explication sur mon bureau pour connaître les raisons pour lesquelles j'avais osé prendre contact avec la PJ de Charleroi", se souvient Hubert Delmotte.


Le commissaire est soudainement démis

Ensuite, du jour au lendemain, le commissaire est démis. "Le mardi matin, je me suis retrouvé tout seul, dans un bureau où il n'y avait même pas de téléphone", indique-t-il. Nous lui avons demandé comment il explique pourquoi il a été mis de côté, alors qu'il était considéré comme un très bon policier. "Je ne l'explique toujours pas maintenant", répond-il.


Une étrange mission de repérage, juste avant l'une des attaques des tueurs

Par la suite, son premier informateur lui révélera une étrange mission de repérage, effectuée, dit-il, une heure avant les attaques d'Overijse et de Braine l'Alleud, pour le compte d'un colonel américain. "Mon informateur a affirmé, et a prouvé, qu'il était en contact avec le chef des services secrets de l'armée américaine en Europe. Il l'a prouvé par sa description point par point, et par les numéros de téléphone qu'il possédait et qu'il ne pouvait pas avoir s'il n'avait pas de contact", explique Hubert Delmotte.

Mais pour le commissaire démis, c'est en Belgique qu'il faut chercher les causes de l'échec de l'enquête. "Il y avait certains enquêteurs et certains magistrats, ceux que j'appelle des rétro-pédaleurs, comme au Tour de France, dans une échappée il y en a qui cassent le rythme du peloton. Ici je crois qu'il y a eu beaucoup de personnes qui ont cassé le rythme de l'enquête", estime-t-il. Volontairement ou non, la question reste posée...

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