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Les tueurs du Brabant ont abattu le père de Bozidar sous ses yeux: le regard du meurtrier, il l'a recroisé… au commissariat d'Alost

L'affaire des tueries du Brabant est très longtemps restée un mystère. Une énigme qui hante la Belgique depuis plus de 30 ans. Entre 1982 et 1985, cette bande de meurtriers a fait 28 morts au cours de braquages sanglants.

Les récents rebondissements indiquent que l'homme appelé le "Géant" des tueurs du Brabant est un certain Christian B., un ancien gendarme passé par l'unité spéciale Diane et décédé en 2015. Face à ces révélations, notre journaliste François Genette a contacté une victime.


Les tueurs ont ouvert le feu sur Bozidar et son père

Bozidar Djurovski était assis aux côtés de son père dans la camionnette familiale lorsque le drame s'est produit. Nous sommes en 1985. Le véhicule est stationné sur le parking du Delhaize de Braine-l'Alleud. Alors âgé de 17 ans, Bozidar attend que sa mère et sa sœur terminent leurs courses. Mais soudain, des hommes lourdement armés apparaissent devant la camionnette. Un des tueurs lève son arme et ouvre le feu sur le père de Bozidar. Celui-ci décèdera peu après, alors que le jeune homme est gravement blessé.

Après s'être retrouvé face aux malfrats, et alors qu'il était toujours en convalescence, Bozidar avait recroisé le même regard que celui du tueur dans un commissariat d'Alost. Précisément là où Christian B. a été policier. S'il affirme que le regard qu'il a reconnu n'était pas celui de ce "Géant", le détail reste troublant.

Nous avons demandé à Bozidar ce qu'il pensait des récents rebondissements. Voici son interview.

François Genette: Que pensez-vous des récentes révélations?

Bozidar Djurovski: Ça m'a l'air d'être positif, j'espère que c'est vrai et qu'on aboutira à des résultats. Je pense que tout le monde serait mieux, même moi. Moi j'aimerais bien savoir la vérité. Ça fait 32 ans et il est difficile de vivre avec ça sans savoir qui a fait ces tueries.

F. G.: Revenons sur un témoignage que vous aviez donné à l'époque, en 1995. Vous disiez que vous aviez croisé le regard d'un des assaillants lors d'un des braquages, et que vous aviez croisé le même regard par après. Vous pouvez nous expliquer?

B. D.: Après mon accident au Delhaize de Braine l'Alleud, quelques mois après, alors que j'étais en convalescence, j'ai été appelé à plusieurs endroits pour aller voir des soi-disant présumés bandits, derrière des vitres sans tain. Et dans les couloirs du commissariat à Alost, j'ai croisé une personne qui avait vraiment le regard comme la personne qui avait tiré devant moi.

F. G.: Ça vous a sauté aux yeux tout de suite?

B. D.: Oui, directement. Je n'en ai pas parlé tout de suite, j'en ai juste parlé une fois dans l'émission de Pascal Vrebos sur RTL-TVi. Ils ont fait une enquête, et ils ont dit que la personne n'était pas un des truands, qu'elle était irréprochable.

F. G.: Quand vous entendez aujourd'hui que le Géant était un policier d'Alost, ça doit résonner bizarrement pour vous?

B. D.: Effectivement, pour moi ça fait un peu bizarre dans ma tête. Tout ce qui se dit ces temps-ci me fait un peu bizarre.

F. G.: Ça fait le lien avec ce que vous avez vu?

B. D.: Oui, mais je ne vais pas dire que c'était cette personne-là que j'ai croisée. Parce que le portrait qu'ils ont montré maintenant avec les grandes lunettes carrées, ce n'est pas le portrait-robot que j'ai défini à l'époque.

F. G.: Donc c'était sans doute une autre personne?

B. D.: Une autre personne oui, mais ça m'a vraiment frappé.

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