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Nicolas était à l'aéroport le 22 mars 2016 mais il n'a pas été blessé: "Il n'y a pas de statut pour les personnes comme moi"

La Belgique s'apprête donc à commémorer, demain, le premier anniversaire des attentats de Bruxelles. Un hommage officiel aux 32 personnes qui y ont perdu la vie et aux centaines de blessés. Et puis il y a les autres. Ceux qui étaient présents, sur place, ce jour-là, et qui n'ont pas été blessé physiquement. Ils ont pourtant, eux aussi, été affecté par ce qui s'est passé. C'est le cas de Nicolas qui était à l'aéroport et qui regrette, aujourd'hui, de ne pas être associé à ces commémorations. C'est une rencontre signée : Sébastien Rosenfeld et Xavier Gérard.

Nicolas a le sentiment d'être bien seul depuis les attentats. Ce jour-là, il s'apprête à prendre l'avion pour New York avec sa femme. Lorsque la deuxième bombe explose à l'aéroport, il trouve refuge derrière le comptoir du Starbucks alors que son épouse se réfugie dans la réserve.

"Elle me disait de venir dans la réserve. Je lui répondais que non, je ne voulais pas venir et que je restais ici et que j'étais bien. Je pensais vraiment que j'allais mourir. Pour moi, c'était la fin. Et j'ai réussi à la rejoindre. J'ai entendu la sirène des pompiers et j'ai dit à mon épouse: On s'en va. On a pris notre courage à deux mains. Je ne me souviens de rien. Je ne me souviens même pas d'avoir vu des gens autour de moi, ni le plafond qui s'était écroulé. Mon épouse a vu des gens blessés et on a couru, on a couru", se souvient-il.

Après une semaine d'arrêt, Nicolas reprend son travail. Il va lui-même rencontrer un psychologue. Après 9 mois sans information, il écrit au Roi et au Premier ministre, pour se faire connaître comme victime.


"Il n'y a personne qui m'a dit: "Viens. On voudrait vous voir. Est-ce que vous voulez rencontrer d'autres familles? Non. Il n'y a rien eu. De ce point de vue-là, vous êtes tous seuls. Il n'y a pas de statut. Je dois faire les démarches de moi-même. Si je veux aller à Zaventem, j'irai mais je ne sais pas si je pourrais y aller demain", nous confie-t-il.

Alors que les commémorations se préparent, Nicolas a l'impression que les autorités ne sont pas à ses côtés.

"On m'a envoyé des courriers pour me dire qu'il faut des preuves, des certificats médicaux, des certificats des psychologues, mais on ne m'a jamais dit qu'il y avait les commémorations demain et qu'on était les bienvenus. Voilà, je trouvais cela un peu spécial. Nous on est les petits gens. On n'intéresse pas les autres. C'est mon avis", regrette le trentenaire.

Ce mercredi, Nicolas travaillera comme d'habitude. Il va tenter, par cette journée particulière, d'oublier les images qui remontent régulièrement à la surface. Mais lorsqu'il pense au gouvernement et à ses élus, il ne peut cacher sa déception.

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