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Procès à Liège: Martine assure avoir tué son voisin, 98 ans, parce qu'il avait abusé d'elle 41 ans plus tôt

Début du procès de Martine Dewitte devant le tribunal correctionnel de Liège. Elle est poursuivie pour avoir assassiné son voisin âgé de 98 ans. Elle est en aveu, affirmant l'avoir tué parce que cet ancien instituteur avait abusé d'elle il y a plus de 40 ans, quand elle n'était qu'une enfant.

Le 24 septembre 2016, Martine Dewitte, 48 ans (au moment des faits), sonne à la porte du pavillon de son voisin, situé Grand'Rue à Trooz. Quand André Harray, 98 ans, lui ouvre, il reçoit un violent coup de poing et tombe à la renverse. Martine Dewitte lui demande s'il se souvient d'elle. Oui, répond-il. Martine Dewitte entre, saisi tous les objets qui lui passe sous la main et les lance sur le vieil homme, elle le frappe aussi en visant la région du bas-ventre. Il décédera sur place. Une scène violente qui se déroule en présence d'Elisabeth, l'épouse grabataire de la victime (décédée fin août 2017).

Martine Dewitte lui adressera la parole et lui reprochera de ne rien avoir dit durant toute ces années. En effet, selon elle, en 1975 quand elle n'avait que 7 ans, son voisin a abusé d'elle à de nombreuses reprises. C'était un instituteur respecté et elle, une petite fille. À l'époque aucune plainte n'avait été déposée.


Des agissements tenus sous silence?

En 1992, pourtant, André Harray a reconnu que "des choses" avaient eu lieu avec Martine Dewitte, avec son amie, et avec d'autres enfants. Mais les faits étaient prescrits. Ces aveux aujourd'hui seront appuyés par le témoignage d'un membre de la famille Harray. Il se souvient qu'à la fin des années 60 un conseil de famille s'était tenu à propos de son grand-oncle.

Les enquêteurs ont aussi retrouvé l'amie d'enfance de Martine Dewitte qui confirme les agissements de l'instituteur : Martine Dewitte avait l'habitude de passer les mercredis après-midi chez lui. Un jour de 1975, elle était rentrée à son domicile sans ses bas-collants. Ses parents s'étaient interrogés, avaient décidé d'arrêter d'envoyer leur fille chez l'enseignant. Mais les choses ne sont jamais allées pas plus loin : un curé étaient venu les trouver pour leur dire de se taire... Tous ces éléments seront importants pour comprendre et juger le geste que Martine Dewitte a posé 41 ans plus tard, lorsque, comme le confirme les experts, le traumatisme enfui a refait surface. Martine Dewitte, quant à elle, se dit apaisée.


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