Accueil Actu

Procès de Carl Tricnot aux assises du Hainaut: les experts psychiatres marqués par "la froideur" de l'accusé

Le procès de Carl Tricnot, 26 ans, s'est poursuivi mardi devant la cour d'assises du Hainaut à Mons avec notamment les auditions d'un psychiatre et d'un psychologue qui ont analysé le Carolorégien accusé d'être l'auteur de cinq vols avec violence ou menace au préjudice de personnes âgées, un car jacking, une fraude informatique et un meurtre commis pour faciliter le vol. Le travail des experts n'a pas été facile car l'accusé ne s'est pas livré facilement.

Les experts, qui ont rencontré l'accusé en janvier 2013 au palais de justice de Charleroi, ont été marqués par un certain détachement, "une froideur" et une "certaine banalisation" lorsque Carl Tricnot leur a évoqué les faits, "il nous a expliqué qu'il avait poussé une vieille dame, sans plus", raconte le docteur Gérard Charles.

L'expert a poussé l'examen plus loin: "on a distingué deux choses: une scolarité normale jusqu'à l'adolescence où il y a une rupture, un manque de respect des normes sociales combiné à une consommation de stupéfiants. Il est devenu une personnalité anti-sociale qui ne colle pas avec une hyperactivité", note le psychologue qui n'écarte pas un effet boostant provoqué par la consommation d'héroïne et de cocaïne chez l'accusé.

"Aucun élément de psychopathologie mentale"

Ce dernier avait expliqué qu'il était en sevrage depuis mai 2012 mais il n'a pas évoqué ses problèmes de drogue avec les experts. "Nous n'avons relevé aucun élément de psychopathologie mentale", poursuit l'expert. D'où l'écartement immédiat de l'état de démence, d'un état grave de déséquilibre mental ou de débilité mentale le rendant incapable du contrôle de ses actions.

La psychologue a réalisé un test de personnalité de l'accusé. "La première chose frappante est qu'il apporte très peu de réponses en raison d'une certaine méfiance, il est dans une attitude de contrôle. Néanmoins, ce n'est pas une personnalité psychotique, ni délirante, il comprend les normes sociales", explique Mme Broncart.

L'expert note peu de remise en question dans le chef de l'accusé. "Dans un premier temps, l'impulsivité est peu présente vu qu'il garde le contrôle de lui-même mais une personnalité impulsive apparait dans la seconde partie du test", poursuit l'expert qui note aussi peu d'empathie chez l'accusé, qualifié d'égocentrique.

L'état de panique remis en question

Selon la psychiatre, interrogée par l'avocat général, il occulte les choses déstabilisantes, ce qui remet en question l'état de panique évoqué lundi par l'accusé. Ce dernier avait dit qu'il enfermait les victimes chez elles car il avait aussi peur qu'elles. Un risque de passage à l'acte impulsif est relevé par les experts qui n'excluent pas un risque de récidive important, "je ne vois pas d'indication thérapeutique, ni pharmaceutique, que l'on pourrait mettre en oeuvre pour l'aider", estime le Dr Charles. Ce qui est plutôt inquiétant pour un jeune homme âgé de 26 ans qui n'était en aucun cas délirant au moment de commettre les actes.

À la une

Sélectionné pour vous