Accueil Actu

Procès de Kirk Henderickx: les détails de l'enquête accablent le tueur et violeur présumé

Le juge d'instruction et les enquêteurs ont expliqué, mardi matin devant la cour d'assises du Hainaut, le déroulement de l'enquête sur la disparition d'une adolescente à Manage le 17 juin 2013. Cette dernière a été enlevée, séquestrée et violée par l'accusé Kirk Henderickx, trahi par son attitude mélangeant émotion et confusion. Cette affaire permettra aux enquêteurs de découvrir, plus tard, le corps d'Alexandre Dullekens, disparu depuis février, dans la fosse septique du domicile de l'accusé.

La jeune fille, "qui présente plus un physique de petite fille que d'adolescente" selon la juge d'instruction Martine Michel, a passé la nuit du 17 au 18 juin recroquevillée dans une chambre de visite très étroite, humide, nauséabonde, recouverte d'une dalle en béton. La victime, malmenée par une prise militaire opérée par l'accusé, disposait d'une couverture, d'une bouteille de coca et d'un biscuit.

La veille, le 17 juin vers 17h00, une dame avait signalé la disparition de sa fille à la zone de police de Mariemont. Trois heures plus tard, le procureur du roi de Charleroi avait mis en oeuvre tous les moyens techniques et scientifiques en sa possession pour retrouver la jeune fille, alors que des habitants du quartier dans lequel l'adolescente vivait étaient partis à sa recherche. Des avis de disparition avaient par ailleurs été diffusés par Child Focus et les médias ainsi que via les réseaux sociaux.

Très vite, les policiers ont été confrontés à plusieurs pistes, dont une qui menait à Tournai où un fait similaire avait été signalé à la zone de police, mais ces pistes se sont avérées négatives.

Il a été confirmé par des témoins que l'adolescente avait passé la journée à l'école en région louviéroise, qu'elle avait repris le bus pour rentrer chez elle et qu'elle était descendue à son arrêt habituel. Elle a donc été enlevée entre cet arrêt et son domicile. Ironie du sort, les policiers ont voulu exploiter des images de caméras situées sur la façade du domicile de Kirk Henderickx. Sur une image, on peut voir le beau-père de la victime qui sollicite le frère de l'accusé et ce dernier pour exploiter les images. Kirk Henderickx est debout sur la plaque de la fosse septique où se trouve le corps d'Alexandre Dullekens. Mais les policiers ne le découvriront que deux semaines plus tard. Ces images, qui sont exploitées alors que la jeune fille est encore évanouie dans sa cache, ne donneront rien.

Le 18 juin, vers 16h15, Kirk Henderickx appelle la mère de la victime pour lui dire que sa fille est vivante, chez lui. Alors que le voisinage fête cette issue heureuse et "son sauveur" Kirk, l'attitude du jeune homme interpelle les policiers. "Deux hommes, qui ne participent pas à l'euphorie, ont eu des mots qui ont fait écho. Pour eux, le comportement du sauveur est particulier", raconte un policier. Grand acteur, Kirk pleure et crie qu'il est scandaleux "de faire ça" à un enfant.

Entendu par les enquêteurs puis par le juge d'instruction qui l'a privé de liberté, Kirk Henderickx a poursuivi son jeu malsain. Lors de sa comparution devant la chambre du conseil, il a déclaré qu'il avait "des choses à expliquer", avant de se rétracter et de dire que toute cette histoire était un coup monté avec la victime pour qu'elle évite de passer un examen scolaire.

Confronté à des notes retrouvées dans sa chambre qui mentionnent un projet d'enlèvement, aux preuves scientifiques et à l'audition vidéofilmée de la victime, celui qui niait les faits est finalement passé aux aveux. La jeune fille, qui avait tenté de s'échapper le 18 juin au matin, est parvenue à parlementer avec son agresseur qui l'avait déjà agressée sexuellement la veille. "Elle établit le contact et arrive même à le questionner sur ses attentes. C'est après la fellation, exigence en échange de sa libération, qu'est née l'idée commune de faire de Kirk un sauveur et d'appeler la maman de la victime", confient un policier et le juge d'instruction.

Lors de la reconstitution, l'accusé a répété ses gestes. Pris d'une pulsion, il a poussé la gamine dans une haie avant de l'emmener dans la cave de son habitation où il l'a obligée à se mettre à genoux, à l'endroit même où, quelques mois plus tôt, il tuait Alexandre Dullekens. Il l'a bâillonnée puis lié les mains et les pieds. Il l'a aidée à se relever et à sautiller vers l'étage où se trouve le salon. Il l'a installée dans un divan et lui a enlevé le scotch de la bouche avant de l'embrasser, de la déshabiller et de la pénétrer digitalement. "Il dit que c'est à ce moment-là qu'il prend conscience du mal qu'il a fait", raconte la juge d'instruction. Ce qui ne l'a pas empêché d'exiger une fellation le lendemain, après l'avoir cachée dans un trou humide et nauséabond durant la nuit.

À la une

Sélectionné pour vous