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Procès de Martine à Liège pour le meurtre de son voisin de 98 ans: voici les conclusions des psys

Martine D. souffrait d'un trouble dépressif majeur lorsqu'elle a tué André Harray, ont indiqué jeudi matin les experts psychiatres et psychologues devant la chambre criminelle du tribunal correctionnel de Liège. Elle se trouvait sous influence de médicaments au moment des faits et ce constat pourrait, selon le psychiatre, constituer une circonstance atténuante sur le plan de sa capacité de contrôle.

Le samedi 24 septembre 2016 vers 17h15, Martine D. s'était présentée chez son voisin âgé de 98 ans et l'avait tué de plusieurs coups portés à mains nues. Elle avait exposé qu'elle s'était ainsi vengée de cet homme qui l'aurait sexuellement abusée 41 ans plus tôt, alors qu'elle n'était encore qu'une fillette âgée de 7 ans.Le neuropsychiatre qui a expertisé Martine D. a souligné qu'elle rattachait les faits qu'elle a commis à une situation qu'elle avait vécu en étant enfant.

Sur le plan psychopathologique, l'expert a relevé des éléments qui permettent de penser à des faits de maltraitance vécus durant son enfance. "Il existe chez Martine D. un trouble dépressif majeur, incapacitant et récurrent, avec une dimension émotionnelle importante", a précisé le psychiatre Charles.


Circonstance atténuante?

Martine D. présentait un aspect dépressif majeur avant les faits. Le jour de ces faits, elle avait consommé du vin rosé et des médicaments utilisés comme anxiolytiques.

Selon le psychiatre, cette consommation représente une circonstance atténuante sur le plan de sa capacité de contrôle au moment du passage à l'acte.

Selon le psychologue Bronckart, le discours de Martine D. est authentique et ne présente pas de signe de manipulation. Sur le plan de la personnalité, Martine D. ne présente pas de signe psychotique ou délirant. Mais elle est focalisée sur des éléments qui la touchent émotionnellement. Elle est dans une analyse plus émotionnelle que logique. Son raisonnement est influencé par son côté émotionnel.

"L'émotionnel est le moteur de ses actes et de son fonctionnement. Il y a aussi de l'impulsivité. Sa tolérance au stress n'est pas très bonne et ses capacités sont figées. Elle a beaucoup de mal à prendre du recul. Elle se trouve dans une forme de rumination", a indiqué le psychologue.

Les experts ont également relevé que Martine D. éprouve un malaise vis-à-vis de la sexualité. Elle présente une blessure profonde et focalise sur l'homme qu'elle désigne comme le mauvais. Selon le psychiatre, la prévenue doit être traitée, suivie et soignée. Son risque de rechute dans la dépression est relativement élevé.

Les plaidoiries des parties civiles débuteront ce jeudi dès 13h30.

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