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Procès Wesphael: "Ne me retéléphone pas, car l'autre me fait des crises de jalousie horribles"

F.D., ami de Véronique Pirotton durant 12 ans, est venu témoigner mercredi devant la cour d'assises du Hainaut. Leur relation était de nature "amicalo-amoureuse" et ils avaient occasionnellement des relations sexuelles. Deux autres témoins ont décrit une personne brillante, qui n'était pas suicidaire.

Véronique Pirotton était "très douce, gentille". "Il y avait dans notre relation la magie de la présence de l'autre. C'était la fusion des sens", a déclaré F.D.

En juillet 2012, il a toutefois décidé qu'il était préférable qu'ils ne se voient plus, à cause d'Oswald D. "Je me sentais harcelé, il était en bas de mon immeuble, me suivait." Il témoigne aussi d'une scène où il était attablé avec Véronique Pirotton et d'autres amis, et où Oswald D. était arrivé pour parler plusieurs fois à la victime, de manière assez violente. "La troisième fois, je suis intervenu, j'ai dû le mettre en position horizontale de sécurité." Je lui ai dit: "Véronique, ce mec est dangereux, il va tout te prendre."

Véronique et F.D. ne se côtoient plus pendant un an. Il apprend ensuite qu'elle aurait déposé plainte contre lui pour harcèlement. "Je l'ai revue en juillet 2013, en bas de chez moi. Elle voulait me parler. Je lui ai demandé pourquoi elle avait porté plainte. Elle s'est excusée, je l'ai prise dans mes bras. Je n'ai jamais compris ce changement" dans son comportement.

Il indique encore qu'elle lui avait fait part, deux ou trois mois avant sa mort, qu'elle était "triste et malheureuse".

Il précise qu'il ne lui connaissait pas de problèmes d'alcool. "On avait toujours le même modus operandi. On mangeait - c'était une cuisinière exceptionnelle -, et on buvait une bouteille de vin, jamais d'alcool fort". "Je n'ai jamais entendu parler de suicide."

Un avocat ayant côtoyé Véronique Pirotton a également témoigné. Ils se sont connus car son ex-beau-fils a réalisé une partie de son parcours scolaire avec Victor, le fils de Mme Pirotton. Selon lui, la victime était quelqu'un de "passionné, romantique, assez dans l'émotionnel et le ressenti".

Lors d'une conversation dans un café de Liège en septembre 2013, alors qu'ils attendent le retour d'excursion des enfants, elle lui confie qu'elle n'est pas heureuse en ménage, et qu'elle le consulterait pour entamer une procédure de divorce avec son mari. Durant cette rencontre, Véronique Pirotton a suggéré qu'elle avait peur, faisant état de "réactions excessives" de la part de son mari, mais il n'a pas reçu de confidences de coups et blessures. Elle avait aussi abordé sa relation avec Oswald D., "mais j'avais coupé court, je n'avais pas envie de recevoir dans ce café de confidences sur une infidélité éventuelle".

Un troisième témoin, qui a vécu pendant huit ans avec Véronique Pirotton, était également présent mercredi. Ils se sont rencontrés durant leurs années secondaires, et ont commencé à flirter à l'âge de 17 ans. Il n'a jamais remarqué dans le chef de la victime de problèmes particuliers avec l'alcool. Il évoque une certaine "fragilité" due à son enfance et le manque "d'image du père". Le témoin estime par ailleurs qu'elle n'était pas suicidaire. Evoquant certains actes, comme une fois où elle avait sauté d'une fenêtre à 2,5 mètres du sol, il les interprète principalement comme "une sorte d'appel au secours. Ce serait presque une injure de dire qu'elle tentait de se suicider et que ça ne marchait pas, car elle était intelligente et brillante".

Durant son témoignage, il est revenu sur une relation entre Véronique Pirotton et un professeur de religion du collège. Elle lui avait écrit une lettre à ce sujet au début de leur histoire, lui disant qu'elle ne voulait pas que cette histoire interfère entre eux. A la fin de leur rhéto, plusieurs élèves, dont le témoin, avaient contacté le directeur à ce sujet. Mais cela n'a pas abouti, car ce directeur et le professeur étaient amis, selon lui. "On parle d'un viol, dans les termes de la loi, mais pour moi, elle n'a pas vécu cela réellement comme un viol, mais comme une relation, malsaine, d'accord, mais c'était une relation."

Elle l'avait cependant contacté lorsque, plus tard, elle avait porté plainte contre ce professeur. "Elle m'a dit qu'elle avait décidé de déposer plainte parce que Victor allait atteindre l'âge où cela lui était arrivé", ajoute-t-il. Cet enseignant sera également entendu.

Véronique Pirotton lui avait enfin annoncé son mariage avec "le parlementaire Bernard Wesphael" par SMS. Il ne l'a plus revue après son mariage. Ils ont toutefois eu des contacts ponctuels par messages. A la fin de l'un d'eux, elle écrit: "Ne me retéléphone pas, car l'autre me fait des crises de jalousie horribles". "J'ai supposé que ça désignait son mari."

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