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Rebondissement au procès Wesphael: son avocat demande la fin des auditions des enquêteurs à qui il "n'accorde plus aucune confiance"

Me Jean-Philippe Mayence a demandé au président de la cour d'assises du Hainaut, qui juge Bernard Wesphael, de mettre fin aux auditions des enquêteurs, mardi après-midi. L'avocat avait précédemment relevé plusieurs erreurs dans la ligne du temps présentée par les enquêteurs mardi après-midi. L'audition d'un témoin qui n'a rien entendu le soir des faits, laquelle n'a pas fait l'objet d'un procès-verbal, a été la goutte qui a fait déborder le vase pour la défense.

Le témoin, qui occupait la chambre 604 avec son épouse, a été entendu au petit matin du 1er novembre et il a raconté à un policier qu'il n'avait rien entendu, sauf des bruits de radio dans le couloir. Cet homme et son épouse étaient rentrés dans leur chambre entre 22h15 et 23h. Or, à 22h58, Bernard Wesphael descendait à la réception pour signaler le suicide de son épouse. Il prétend aussi qu'il venait de se réveiller.

Me Mayence ajoute que ce témoin a dû passer devant la chambre 602 occupée par Bernard Wesphael et Véronique Pirotton car l'ascenseur se trouve devant la porte. L'avocat remarque aussi que d'autres personnes présentes dans l'hôtel ont signalé à la police qu'elles n'avaient rien entendu le soir du 31 octobre et que des procès-verbaux n'ont pas été rédigés. L'avocat de la défense a demandé au président de "mettre fin aux auditions des policiers" car la défense ne leur accorde plus aucune confiance. "Je ne crois plus rien", a déclaré l'avocat qui envisage de déposer des conclusions.

De nombreuses lacunes constatées

Interrogé par le président de la cour, le juge d'instruction explique que les enquêteurs n'ont pas auditionné ceux qui ont déclaré ne rien avoir entendu, la nuit du 31 octobre au 1er novembre, et que ceci a été acté dans un procès-verbal. "Nous avons noté un résultat négatif pour plusieurs chambres", raconte le magistrat instructeur.

Plusieurs occupants des chambres du sixième étage, dont ceux de la 603 voisine de la 602, n'ont rien entendu de suspect, sauf les Anglais qui occupaient la chambre 601 et qui ont été entendus, chacun à leur tour, dans le courant de la nuit au commissariat de police. "Avez-vous eu des demandes, notamment de la défense, de devoirs complémentaires?" a demandé l'avocat général. Le juge d'instruction répond qu'elle n'a reçu aucune demande de devoirs complémentaires de la défense.

Me Tom Bauwens prétend, quant à lui, être intervenu, à trois reprises lors des auditions de Bernard Wesphael, pour vérifier les heures qui lui paraissaient incorrectes. "C'est exact mais j'ai confiance en mes policiers, je pense qu'ils ont vérifié cela", répond Christine Pottiez, juge d'instruction. Visiblement, cela n'a pas été le cas car de nombreuses lacunes ont été constatées lors du procès.

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