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Salah Abdeslam bientôt de retour en Belgique?

Même livré à la France, Salah Abdeslam continue d'intéresser la justice belge. Selon l'Obs, le djihadiste pourrait revenir dans notre pays pour y être à nouveau interrogé. Le parquet de Bruxelles ne confirme pas cette information, dont il n'est pas question pour l'instant. Faisons le point sur les pistes qui supposent la participation de Salah Abdeslam aux attentats de Bruxelles.

Salah Abdeslam devrait bientôt être inculpé pour sa participation présumée aux attentats de Bruxelles, selon l'Obs qui cite une source judiciaire. Le parquet fédéral ne confirme toutefois pas cette information, dont il n'est pas question pour l'instant. Selon le site internet du magazine français, la Belgique devrait aussi demander à la France de lui "prêter" le détenu, le temps de l’interroger à nouveau. Le but est de déterminer son implication exacte dans les attentats du 22 mars à Bruxelles.

Salah Abdeslam est le seul survivant des attentats de Paris, qui ont fait 130 morts le 13 novembre 2015. Arrêté le 18 mars à Bruxelles, il a été remis à la France le 27 avril. Le Bruxellois est actuellement incarcéré à Fleury-Mérogis. Rappelons que la délivrance du mandat d'arrêt européen est antérieure aux attentats de Bruxelles et que son inculpation par le parquet belge a exclusivement pour objet les assassinats terroristes commis à Paris. Les soupçons concernant sa participation à la préparation des attentats de Bruxelles n'ont pas encore menés à une inculpation distincte.


Les éléments qui supposent la complicité d'Abdeslam dans les attentats de Bruxelles

Invité sur le plateau du RTLINFO 13H, Claude Moniquet, expert en contre-terrorisme, précise quels sont les éléments tangibles qui appuient la thèse d'une participation d'Abdeslam aux attentats de Bruxelles.

1. Après Paris, Abdeslam se cache là où des djihadistes préparent de nouveaux attentats
"Premièrement, il y a la logique du dossier. Salah Abdeslam, de l'été 2015 au 13 novembre, accompagne la préparation des attentats de Paris pas à pas. Après le 13 novembre, il revient se cacher à Bruxelles dans les mêmes appartements que les hommes qui ont fait le 13 novembre et qui préparent les attentats suivants", explique le spécialiste.

2. Des détonateurs retrouvés dans l'assaut du 15 mars à Forest
"Deuxièmement, on va trouver dans l'appartement de la rue du Dries le 15 mars, où il y a un Fort Chabrol et où Samir Bouzid, identifié comme Mohamed Belkaid, est tué (NDLR: lors de l'opération policière à Forest), on trouve des détonateurs, ce qui veut dire que ces gens sont réellement dans la préparation des attentats", poursuit Claude Moniquet.

3. Un djihadiste se sacrifie le 15 mars pour permettre à ses complices de poursuivre leur projet
"Troisième élément, il y a une publication du journal Dabiq, un des journaux de propagande de Daesh, qui parle de la mort de Belkaid et qui dit qu'il pouvait fuir avec son équipe, c'est le terme utilisé, mais qu'il s'est sacrifié pour protéger la fuite de ses frères, sous-entendu que ses frères ont quelque chose à faire", explique Claude Moniquet.

4. Un troisième commando aurait été prévu pour les attentats de Bruxelles
"Dernière chose: à la rue du Dries, on retrouve trois armes, une kalachnikov dans les mains de Belkaid, et un fusil à pompe et une autre kalachnikov abandonnés dans un jardin. L'hypothèse est qu'on était en face de la préparation d'un attentat comme à Paris, avec trois commandos, dont deux explosifs-suicides, ceux de l'aéroport et du métro, et un commando qui aurait sans doute tiré sur des terrasses, et là ça aurait été Belkaid, Amine Choukri, qui a été arrêté avec Abdeslam... et Abdeslam lui-même", estime Claude Moniquet.


Durant les jours avant l'attaque de Bruxelles, Abdeslam se mure dans le silence

Rappelons que Salah Abdeslam est passé de nombreuses fois entre les mailles du filet durant sa cavale. Après son arrestation, alors qu'on redoutait des représailles, de l'aveu de son propre avocat, il n'a que très peu été interrogé. "Dans la chronologie des évènements, le 15 mars Abdeslam échappe à l'arrestation, le 18 mars après-midi il est arrêté mais il est blessé. Il est opéré durant la nuit et à 7h-8h du matin il est transféré à la police fédérale pour un premier interrogatoire. À la police fédérale, puis chez un juge d'instruction, il va dire qu'il est blessé, qu'il a été sous anesthésie et qu'il veut se reposer", rappelle Claude Moniquet. "La loi est très claire, on ne peut pas l'interroger. On le ramène alors à la prison de Bruges et on ira l'interroger dans la soirée du 22 mars, où il refusera de parler. Ensuite, de manière constante, en France ou en Belgique, il a refusé de parler. On peut penser que dans le ping-pong judiciaire entre la Belgique et la France, il continuera à adopter la même politique du silence", conclut l'expert en contre-terrorisme.

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