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Le ministère public a requis une peine de 3 ans de prison avec sursis à l'encontre de Stéphan Jourdain ainsi qu'une interdiction d'exercer des mandats dans des activités commerciales et une confiscation d'un montant d'environ 20 millions d'euros, mardi matin, devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. Le prévenu, fondateur du Cercle de Lorraine et ex-propriétaire des Jardins d'Annevoie, est prévenu pour faux, usage de faux, infractions liées à l'état de faillite, abus de biens sociaux et abus de confiance.
"Monsieur Jourdain s'est livré à un exercice de jonglerie", a résumé le procureur. "Il a un certain talent de jongleur mais je dirais que le nombre de quilles qu'il a eues en main a dépassé sa capacité à les maîtriser. Je pense qu'il faut ériger une muraille de Chine autour de monsieur Jourdain pour éviter qu'il ne mène encore grand train au détriment d'investisseurs publics et privés", a-t-il dit, faisant référence aux nombreuses ASBL créées par Stéphan Jourdain.
Le procureur a ensuite requis une peine de 3 ans de prison avec sursis à l'encontre de celui-ci, ainsi qu'une interdiction d'exercer des mandats dans des activités commerciales durant 10 ans et une confiscation d'un montant d'environ 20 millions d'euros.
Plus tôt, sa collègue, autre membre du ministère public, a détaillé chaque prévention. Elle a demandé que le tribunal les déclare toutes établies à charge du prévenu. La procureure a estimé qu'au travers d'actes de faux, d'usage de faux, d'abus de biens sociaux et d'abus de confiance Stéphan Jourdain a organisé son insolvabilité de manière frauduleuse et a manqué à certaines obligations liées à l'état de faillite de ses sociétés.
Elle a considéré que Stéphan Jourdain avait illégalement transféré des fonds depuis les sociétés qu'il gérait vers son compte personnel, avant que celles-ci ne tombent en faillite, et qu'au travers de procédés comptables et d'un système complexe et opaque de sociétés il était parvenu à se constituer un important patrimoine privé.
Stéphan Jourdain, défendu par Me André Risopoulos, est poursuivi devant le tribunal pour diverses infractions financières, notamment des fraudes fiscales, qui portent sur les activités de ses ASBL et autres sociétés, comme le Cercle de Lorraine dont il est le fondateur, les Jardins d'Annevoie, dont il a été le propriétaire, et les Laminoirs de Longtain qu'il avait repris en 2015 avant de les céder.
Le ministère public lui reproche entre autres, au travers d'un dossier lourd de 13 cartons, d'avoir créé durant près de 20 ans de fausses ASBL afin de bénéficier du statut fiscal avantageux de ce type de société.
L'enquête remonte sur 18 années d'activités économiques de l'homme d'affaires et représente cinq ans d'investigations menées directement par le parquet, sans la désignation d'un juge d'instruction.
