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Une histoire belge se transforme en incident diplomatique: les deux policiers qui déposaient des migrants ont fait 50 mètres de trop côté français

Une histoire belge qui ne fait rire personne... Des policiers belges ont été arrêtés en France, menottés et interrogés pendant cinq heures par la police française. Les faits ont eu lieu mardi soir, le long de la Côte. Les policiers raccompagnaient des migrants à la frontière française et les Français les ont pris pour des trafiquants d'êtres humains.

Ils sont allés trop loin... 50 petits mètres à peine... En général, lorsque des migrants font l'objet d'un ordre de quitter le territoire belge, ils doivent être déposés à la frontière d'où ils sont arrivés, côté belge.

Mais mardi, nos policiers ont dû être distraits et ne se sont pas rendus compte qu'ils étaient en France. Un riverain de Nieppe a vu la scène et a averti le commissariat français le plus proche.

Plus de quatre heures d'audition

"Là, il y a eu intervention d'un véhicule anonyme de la police nationale française, et ordre de les suivre jusqu'à Armentières, où les deux policiers ont été auditionnés pendant plus de quatre heures, tandis que les migrants, eux évidemment, avaient pris la fuite", a expliqué Vincent Gilles, le secrétaire national du SLFP (syndicat) Police, au micro de notre journaliste Céline Praile.

Nos policiers néerlandophones n'ont pas eu droit à un avocat, ni à un traducteur. Et ils ont finalement été libérés.

Grève ?

On frôle ici l'incident diplomatique. "Il va falloir qu'on ait des explications. Tout le monde fait des efforts pour gérer au mieux la situation compliquée de la crise migratoire. Si on s'amuse à se faire des coups bas comme celui-ci, ça va devenir ingérable", a déclaré Bruno Noël, du syndicat français 'Alliance Police nationale'

Côté belge, on attend des explications de Jan Jambon, Ministre de l'Intérieur. Le SLFP compte déposer un préavis de grève pour mettre Jan Jambon face à ses responsabilités... "Il s'agit d'un préavis de grève technique. L'objectif n'est pas de faire la grève, mais d'obtenir des réponses claires de la part du Ministre: qu'a-t-il fait pour défendre ses policiers ? Jusqu'à preuve du contraire: rien, schnoll", a conclu Vincent Gilles.


"Des mesures inacceptables et disproportionnées"

Pour la CSC, c'est "une tempête dans un verre d'eau". "Il est clair que les policiers n'auraient pas dû franchir la frontière mais les mesures prises, si elles se vérifient, sont inacceptables et disproportionnées", a commenté Stéphane Deldicque, secrétaire permanent du syndicat chrétien CSC Police.

 "Il existe des protocoles entre les deux pays pour déterminer des cas précis où les policiers peuvent passer la frontière et le raccompagnement de migrants n'en fait pas partie". "Si les agents belges ont été identifiés, fallait-il vraiment en arriver à une procédure poussée à son extrême ? Comment peut-on justifier une audition qui dure cinq heures ?", s'est interrogé M. Deldicque avant de continuer: "Et le ministre de l'Intérieur français qui, dans un sursaut patriotique, décide de convoquer l'ambassadeur belge ? Il faut raison garder."

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