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Les polices belges, françaises et néerlandaises ont démantelé un vaste réseau de vendeurs de drogues dures (cocaïne et héroïne). Des perquisitions ont été menées la semaine dernière. Elles ont permis d'arrêter 11 personnes en Belgique et aux Pays-Bas. Le réseau était très structuré, il fonctionnait comme une entreprise avec un call-center et un service de livraison.
Un réseau belgo-néerlandais a été en partie démantelé, fin de la semaine dernière, ont confirmé mardi les autorités judiciaires de Tournai. Onze personnes, dont deux Belges, ont été placées sous mandat d'arrêt. Durant la période 2011-2013, ce réseau a opéré un bénéfice de 7,3 millions d'euros. "Une opération commune a été menée par les forces de l'ordre belge et néerlandaise, ces jeudi et vendredi, tant aux Pays-Bas qu'en Belgique. Cette opération anti-drogue a débouché sur une série de perquisitions et d'arrestations", précisait vendredi dernier Frédéric Bariseau, substitut du procureur du Roi de Tournai.
"Les stupéfiants venaient essentiellement des Pays-Bas"
Le magistrat et des agents de la police judiciaire fédérale de Tournai-Mons ont tenu mardi en fin d'après-midi une conférence de presse durant laquelle les enquêteurs ont retracé la genèse de ce dossier. "Anvers est le principal port d'Europe d'importation de cocaïne. Cette drogue provient du Panama, d'Amérique centrale et du Mexique. Cependant, dans le présent dossier, les stupéfiants venaient essentiellement des Pays-Bas et étaient destinés à une clientèle exclusivement française. Depuis 2010, il y a eu énormément de livraisons. (...) Nous avons remonté une filière, une criminalité organisée dont la tête était aux Pays-Bas", ont expliqué les enquêteurs de la PJF. En Belgique, deux livreurs ont été arrêtés à Liège et Courtrai en possession de 281g d'héroïne, 46g de cocaïne et 3.160 euros. A Heerlen et Rotterdam aux Pays-Bas, 11 perquisitions ont été menées. Neuf personnes ont été placées sous mandat d'arrêt. On a saisi 19kg d'héroïne, de cocaïne et d'amphétamines, 15kg de produits de coupe, 147.000 euros, quatre véhicules et des armes.
Des investissements étaient faits au Maroc
Lancé en 2005, le réseau 'Karim' disposait d'un véritable call-center à Maastricht qui dispatchait les commandes. Via de grandes familles marocaines implantées aux Pays-Bas, la drogue était livrée en Belgique via les axes autoroutiers E17 et E25. La drogue était aussi écoulée en France à Paris, Metz et Nancy. Les livreurs étaient des Néerlandais, Belges et Français en situation illégale. "Les bénéfices étaient réinvestis au Maroc dans de l'immobilier ou l'achat de véhicules", précise un agent.
