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L'avocat du prince Laurent a envoyé une longue lettre au Premier ministre Charles Michel. Il s'agit d'un argumentaire pour expliquer pourquoi, selon lui, le frère du Roi n'a pas commis de faute et pourquoi, on ne peut pas sabrer dans son salaire, révèle le journal Le Soir. Olivia François nous explique ses arguments sur les ondes de Bel RTL.
"Aucun dommage diplomatique d'aucune sorte n'a été engendré par le prince", a indiqué l'avocat du prince Laurent au Premier ministre dans une lettre, que Le Soir divulgue vendredi. Celle-ci contient l'argumentaire en défense de son client pour éviter une réduction de 10 à 15 % de la dotation de 308.000 euros du prince Laurent, tel que proposé par Charles Michel suite à des contacts non autorisés du prince, dont avec l'ambassade de Chine fin juillet.
Me Laurent Arnauts pointe tout d'abord les imperfections de la loi. Celle du 27 novembre 2013 qui concerne les dotations et indemnités octroyées aux membres de la famille royale et qui impose au prince Laurent, notamment, de demander une autorisation préalable avant tout "contact" avec des autorités étrangères ou leurs représentants.
Un facteur d'insécurité
L'avocat dénonce la prise de position du gouvernement et la pression exercée via les médias. Il estime que le prince Laurent n'a commis aucun dommage diplomatique et que le priver de 10 à 15% de sa dotation de 307.000 euros serait un facteur d'insécurité pour lui et sa famille. La retenue sur la dotation "ne pourrait être que très modeste, dès lors que quand bien même une faute serait retenue, on ne peut que conclure à son absence de gravité dans les faits. Aucun dommage diplomatique d'aucune sorte n'a en effet été engendré par le prince, tout au plus est-ce la réaction de certains responsables politiques qui a pu étonner les pays concernés, qui se voient subitement désignés comme sujets à caution", poursuit-il. "Nonobstant toutes ces considérations, le prince tient à souligner que celles-ci ne peuvent en aucun cas être considérées comme une contestation de l'autorité de la loi, ou des institutions en charge de son application". Il ajoute que Laurent a toujours voulu exercer une activité professionnelle et qu'on en a été systématiquement empêché.
Un avant-projet
En outre, l'avocat Laurent Arnauts propose un avant-projet de protocole au gouvernement pour mieux réglementer les déplacements et les rencontres du prince Laurent. Ce dernier devrait ainsi avertir les affaires étrangères par mail plus de 10 jours avant un déplacement en dehors de l'espace économique européen. Ce délai serait ramené à 3 jours pour des entrevues avec des autorités étrangères."Il faut que le prince tienne son rang, en toute modestie, mais il faut aussi que l'Etat tienne le sien, singulièrement à l'égard de ceux à qui il n'a pas laissé d'autre choix que de servir ses intérêts (tels qu'il les concevait à une époque) leur vie durant", conclut la défense.