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"Qu'est-ce qui coûte le moins cher: soutenir la Grèce dans la zone euro, ou la faire sortir?"

Le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders était l'invité de Bel RTL ce matin. Il répondait aux questions de Martin Buxant.

Invité du 7H50 sur les ondes de Bel RTL, Didier Reynders s'est longuement exprimé sur le "non" des Grecs aux conditions des créanciers, et sur les répercussions du résultat.


"Ce référendum a aggravé la situation de la Grèce"

Didier Reynders: Quand je parle de l'inefficacité de l'administration fiscale, c'est depuis longtemps. On ne peut pas reprocher cela au gouvernement. Par contre, il y a beaucoup de coups politiques qui sont joués. On sent qu'il y a régulièrement une sorte de poker qui est mis en avant. Mais le référendum a probablement aggravé très fortement la situation définitive des finances publiques et de l'économie de la Grèce. Cela va entraîner encore des coûts plus importants si on veut intervenir. Donc ce qu'il va se passer dans les prochains jours, c'est une multitude de réunions. Je pense à la banque centrale européenne aujourd'hui: voir comment on maintient encore en vie le système bancaire?


Martin Buxant: La banque centrale doit maintenir la ligne de crédit à la Grèce?

Didier Reynders: En tout cas, il faut laisser un temps pour que le politique puisse répondre. Il y aura demain des réunions dans la zone euro et cela va prendre du temps. Il ne faut pas oublier qu'il n'y a plus de plan d'aide à la Grèce, c'est ce qui s'est produit à partir du moment où la Grèce a refusé d'aller plus loin. Et puis, dans la démarche actuelle, on va devoir renégocier et cela va prendre un certain temps.


Martin Buxant: Mais qu'est-ce qu'il se passe concrètement si la banque européenne coupe les robinets d'aides financières à la Grèce?

Didier Reynders: Je ne crois pas qu'on en est là. Parce que ce serait vraiment mettre fin purement et simplement au système bancaire grec et à la capacité d'encore d'agir. Or les banquiers centraux européens vont probablement au moins laisser le temps aux responsables politiques de prendre un certain nombre d'orientations. On voit dans plusieurs états européens que l'une des questions est de savoir qu'est-ce qui va coûter plus cher, et qu'est-ce qui sera le plus efficace? Est-ce que c'est de soutenir très fortement la Grèce dans la zone euro, malgré un refus de réforme au sein de la Grèce, ou c'est de négocier progressivement sa sortie?

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