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André Antoine s'inquiète des finances du parlement wallon: "Quand le fil est trop tendu, ..."

Le président du parlement wallon, André Antoine, a averti mardi de la situation budgétaire de plus en plus tendue de son institution. A l'issue des élections communales de 2018, elle pourrait encore se compliquer en raison du choix des députés de préférer leur commune.

L'assainissement budgétaire et les frasques d'une certaine époque (notamment un voyage parlementaire très décrié en Californie) ont entraîné une réduction des moyens du parlement. Le président actuel bat sa coulpe: lorsqu'il était ministre régional du Budget, il a contribué à ce mouvement. "Quand je suis arrivé ici, j'ai mesuré l'erreur", a reconnu M. Antoine, interrogé à l'occasion d'une conférence de presse.

Depuis lors, l'institution a pu récupérer une partie de ses moyens mais entre-temps il y a eu la 6e réforme de l'Etat, et ses transferts de compétences vers les Régions, et l'entrée en vigueur du décret sur le décumul entre le mandat de député wallon et une fonction exécutive locale (bourgmestre, échevin ou président de CPAS).

Au lendemain du scrutin d'octobre 2018, il y a gros à parier que plusieurs députés préféreront leur commune et quitteront le parlement. Ils auront droit à une indemnité de sortie, tout comme leurs collaborateurs, et leurs remplaçants ne siégeront que quelques mois avant le scrutin régional. "Le fil est tendu, et quand il est trop tendu, on sait ce qui se passe. Il est moins cinq", a averti M. Antoine.

Le changement de majorité en Wallonie a amené au gouvernement wallon deux habitués de l'assemblée: Jean-Luc Crucke, en charge du Budget, et Pierre-Yves Jeholet. Le président du parlement espère trouver auprès d'eux une oreille favorable.

Ces problèmes se posent alors que l'assemblée a entrepris un travail important de modernisation et de rapprochement avec les citoyens: panels citoyens, contributions à des propositions ou projets de décret et, demain, "je fais ma loi", une plate-forme électronique par laquelle députés et citoyens pourront interagir pour rédiger un texte. "Le parlement doit dialoguer avec les citoyens. Les citoyens n'acceptent plus qu'on ne les consulte qu'une fois tous les cinq ans", a souligné M. Antoine.

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