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Le cdH fait tomber les gouvernements wallon et bruxellois: il lance un appel au MR, à Ecolo et à DéFi pour gouverner sans le PS

Le cdH appelle le MR, Ecolo et DéFI à constituer des majorités alternatives en Wallonie, à Bruxelles et en Fédération Wallonie-Bruxelles, a indiqué lundi midi le président Benoît Lutgen, à l'issue du bureau de parti.

Benoit Lutgen, le président du cdH, avait promis une déclaration "exceptionnelle" au siège du cdH ce lundi 19 juin, il n'avait pas menti. Il a annoncé que son parti quittait la majorité gouvernementale en Wallonie et à Bruxelles, ne supportant plus de gouverner avec le Parti Socialiste. M. Lutgen s'est dit "comme les citoyens, dégouté par les affaires à rebondissements qui ont rythmé les derniers mois". Ciblant directement le PS, le président du cdH a dénoncé une "cupidité qui a dépassé tout entendement", une "conscience sociale emportée par l'appât du gain".


"La rupture est nécessaire"

"Notre génération a le devoir de changer la société", a-t-il poursuivi. "Notre travail et nos engagements pour plus de prospérité pour les Wallons et Bruxellois ne peut plus être freiné." Même s'il reconnaît qu'il "serait trop facile de dire que le PS détient le monopole des affaires", Benoît Lutgen estime que le parti, "après 30 ans de pouvoir ininterrompu, porte une responsabilité écrasante dans l'ampleur et la répétition des scandales". "La rupture est nécessaire", a-t-il tranché, avant de lancer un appel solennel aux partis qui "partagent les constats" du cdH à former de nouvelles majorités.


"Réduction drastique des outils et organismes publics"

Cette démarche radicale est jugée inévitable pour permettre aux francophones de "retrouver la prospérité, la bonne gouvernance, l'efficacité". "Ce n'est pas un risque que je vous propose, c'est un espoir." M. Lutgen a aussi plaidé pour une "réduction drastique des outils et organismes publics". "Nous ne souhaitons pas quitter les gouvernements au sein desquels nous nous trouvons, mais nous souhaitons un autre partenaire", a précisé après la conférence le vice-président du gouvernement wallon, Maxime Prévot, qui reste pour l'instant ministre. "Nous ne continuerons pas avec le PS. Il n'est plus possible de travailler avec lui de manière sereine. Il est temps de lancer une nouvelle donne politique plus moderne, plus volontariste", a-t-il ajouté. "Le politique doit servir et non se servir", a conclu Benoît Lutgen.  


"Multiplication des tremblements de terre qui rendent désormais les choses impossibles avec le PS"

"Nous ne souhaitons pas quitter les gouvernements au sein desquels nous nous trouvons, mais nous souhaitons un autre partenaire", a précisé après la conférence le vice-président du gouvernement wallon, Maxime Prévot, qui reste pour l'instant ministre. "Nous ne continuerons pas avec le PS. Il n'est plus possible de travailler avec lui de manière sereine. Il est temps de lancer une nouvelle donne politique plus moderne, plus volontariste", a-t-il ajouté. Pour la chef de groupe à la Chambre Catherine Fonck, il y a eu depuis 2014 une "multiplication des tremblements de terre qui rendent désormais les choses impossibles avec le PS". Elle dénonce aussi dans le chef des socialistes une "course derrière les thèses du PTB" qui "paralyse" certains dossiers en matière d'emploi ou de fiscalité. Elle estime enfin qu'il y a eu un "manque de gestes forts et clairs" du Boulevard de l'Empereur en réponse aux différents scandales.


Possible en remplaçant le PS par le MR

L'annonce-surprise ouvre théoriquement une période de négociations entre les partis francophones. Reste à savoir qui prendra la main. En Wallonie, le PS était arrivé en tête des élections de 2014 avec 30 sièges et le cdH en avait 13. Ce qui leur faisait une majorité de 43 sièges / 75. Pour former une nouvelle majorité, le cdH (13) devra s'allier au minimum avec le MR (25 sièges) pour obtenir la très courte majorité de 38 sièges sur 75. Avec Ecolo et ses 4 sièges en plus, cela donnerait une majorité plus confortable de 42 sièges.

A Bruxelles, le groupe linguistique francophone est composé de 72 sièges. PS (21), DéFi (12) et cdH (9) ensemble avaient la majorité avec 42 sièges. Sans le PS, DéFi et le cdH auront besoin du MR (17 sièges) pour obtenir 38 sièges et une courte majorité. Avec Ecolo (8) en prime, cela ferait 44 sièges.

Notre journaliste Loïc Parmentier se trouve actuellement au siège du PS où une réunion de crise est en cours. Les membres du parti qui arrivent et partent du bâtiment ont la mine sévère. Une communication devrait avoir lieu dans l'après-midi.

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