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Céder des autoroutes au privé: la sortie de Maxime Prévot qui fait trembler les automobilistes wallons

Les ministres wallons du Budget Christophe Lacroix (PS) et des Travaux public Maxime Prévot (cdH) ont eu un échange "cordial mais ferme" après la sortie médiatique du second en faveur de concessions d'autoroutes wallonnes au privé pour leur entretien et un éventuel péage, a indiqué lundi Christophe Lacroix.

"La mise en concession des autoroutes au privé n'est certainement pas une décision à prendre à la légère et toutes les conséquences doivent en être mesurées soigneusement. Le débat n'a encore jamais eu lieu au gouvernement et aucune proposition écrite de modèle n'a à ce jour été proposée par mon collègue", a expliqué Christophe Lacroix au député Jean-Luc Crucke (MR). Ce dernier y voit pour sa part un effet d'annonce de Maxime Prévot, qu'il interrogera mardi en commission du parlement wallon.


Redevance kilométrique maintenue pour les camions

"Quoi qu'il en soit, la redevance kilométrique pour les poids lourds de plus de 3,5 tonnes n'est nullement remise en question", a ajouté Christophe Lacroix. Il note que cette redevance permettra d'alimenter l'entretien des autoroutes et de répondre ainsi "aux inquiétudes légitimes du ministres des Travaux publics".

Dans L'Avenir de mardi dernier, Maxime Prévot évoquait l'idée de concéder des parties d'autoroutes à des acteurs privés qui en assureraient l'entretien. Le ministre cdH parlait aussi du paiement d'un droit de passage sur ces autoroutes, que ce soit par péage ou par vignette.


Inquiétude vis-à-vis du projet allemand

Ce dossier n'est pas sans rappeler l'inquiétude que le gouvernement wallon éprouve vis-à-vis de projet allemand de vignette autoroutière, compensée pour les nationaux par une diminution de la taxe sur les véhicules. Les Belges germanophones seraient particulièrement touchés, et le ministre Lacroix s'était interrogé sur la compatibilité d'une telle vignette avec les règles européennes de non-discrimination sur base de la nationalité.

Mais cette piste, si elle devait être transposée à la Wallonie, est vue d'un bon oeil par le ministre wallon de la Mobilité Carlo Di Antonio (cdH). Interrogé en commission par Stéphane Hazée (Ecolo) sur ces visions apparemment divergentes de l'avenir autoroutier wallon, le ministre-président Paul Magnette a tenté de faire leur synthèse. Rappelant les questions légitimes de M. Lacroix, il a jugé "clair que si l'Europe validait ce projet intégrant une compensation pour les nationaux, cela ouvrirait des perspectives nouvelles, intéressantes pour le financement de l'entretien de notre réseaux routier". "Il n'y a donc pas de cacophonie au sein du gouvernement et encore moins de position antagoniste entre ses membres", a jugé M. Magnette (PS).

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