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Le MR agite l'épouvantail: parce qu'elle ne signe pas le CETA, la Wallonie va S'APPAUVRIR

Le chef de groupe MR dénonce les "mensonges" du président du PS, Elio Di Rupo, concernant le dossier brûlant du CETA, le traité de libre-échange entre l'Europe et le Canada.

Pierre-Yves Jeholet, chef de groupe MR au parlement wallon, est l’invité de Bel RTL ce matin. Le libéral répond aux questions de Martin Buxant. Après le nouveau rejet wallon du CETA, il souligne que la Wallonie préfère se replier sur elle-même. Ce qui risque de l’appauvrir selon lui.


Martin Buxant: Hier, le gouvernement wallon PS-cdH a définitivement dit " non " au traité de libre-échange entre l’Europe et le Canada. Sur la forme, d’abord vous dénoncez le manque de consultation du parlement, c’est ça ?

Pierre-Yves  Jeholet: Le président du parlement André Antoine a mis hors-jeu le parlement alors que l’on a fait un exercice démocratique tout à fait louable. Moi je ne suis pas d’accord sur le fond mais l’exercice démocratique il a été fait et je pense qu’on pouvait s’en féliciter, malheureusement aujourd’hui le parlement est mis hors-jeu. Je le regrette amèrement.


Martin Buxant: Donc, ils auraient dû vous consulter avant de donner leur " non " ?

Pierre-Yves  Jeholet: C’est ce que Paul Magnette a dit depuis le début, il l’a dit plusieurs fois. Et depuis vendredi, alors qu’il y a eu des discussions et des rencontres du ministre-président, ce sont les présidents de parti qui se sont prononcés hier (...) A un moment donné, il faut savoir la position de la Wallonie. Est-elle prête ou pas à signer cet accord de libre-échange ? Moi ce que j’attends de Paul Magnette aujourd’hui, que l’on présente comme un chef d’Etat, c’est de voir s’il va avoir cette capacité à signer un accord. Il y a beaucoup de passions dans ce débat, mais tout le monde reconnaît que l’on a besoin du CETA, que l’on a besoin d’exportations et de relations commerciales avec surtout un pays ami comme le Canada.


Martin Buxant: Est-ce que les Wallons s’y sont pris trop tard pour délivrer leur " non " à l’Europe ?

Pierre-Yves  Jeholet: Oui, à un moment donné... On fait un bel exercice, mais quand j’entends le président du parti socialiste Elio Di Rupo dimanche dire autant de contre-vérités, j’ose le dire, autant de mensonges, notamment par rapport à l’agriculture.


Martin Buxant: C’est-à-dire ?

Pierre-Yves  Jeholet: Quand il vient encore parler de bœufs aux hormones ou de poulets chlorés, soit il ne connaît rien au dossier ou alors il ment parce que l’on sait bien que ce n’est pas possible. Il y a des normes européennes qui n’acceptent cela venant d’aucun pays. Donc ça c’est de la désinformation, ce n’est pas correct. Il a été Premier ministre. Est-ce qu’il a été au Canada ? Quelle démarche a-t-il fait de 2011 à 2014 ? Aucune. Donc, chacun doit assumer ses responsabilités. "


Martin Buxant: Je reviens sur les conséquences en termes d’image pour la Wallonie. Est-ce que vous craignez par exemple des répercussions de la part des Canadiens vis-à-vis de la Wallonie ?

Pierre-Yves  Jeholet: S’il n’y a pas de traité, cela veut dire que l’on va être isolé. Cela veut dire que la Wallonie privilégie le repli sur soi, une certaine forme de conservatisme, une frilosité et cela veut dire qu’on aime peut-être nos entreprises, mais on ne croit pas en elles. On ne pense qu’elles pourront exporter davantage. L’agriculture c’est la même chose. Il y aura des exportations par rapport aux produits laitiers, aux fruits et légumes. Il faut voir tout ce qui est positif et à un moment donné on va être isolé et dans certains dossiers, comme les subventions européennes, ce ne sera pas facile de négocier avec l’Europe.


Martin Buxant: Est-ce que cela va appauvrir la Wallonie ?

Pierre-Yves Jeholet: Bien sûr que cela va appauvrir la Wallonie.

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