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Charles Michel à propos des 100.000 manifestants: "Nous devons mieux expliquer" la politique du gouvernement

C’est ce qu’a estimé mardi le Premier ministre Charles Michel à l'occasion de la rentrée parlementaire. "Optimiste" mais "réaliste", le chef du gouvernement a fait étalage du bilan d'un an d'action politique de la suédoise, se refusant à toute forme de "triomphalisme" alors que l'économie belge est traditionnellement dépendante d'une situation internationale, qui est actuellement difficile.

La croissance est de retour, elle est certes légèrement en-dessous de la moyenne de la zone euro, mais ce gouvernement n'en est qu'à ses débuts, a souligné M. Michel, rappelant les mesures prises pour favoriser le pouvoir d'achat et offrir aux entreprises un cadre permettant la création d'emplois. "Créer les conditions pour plus d'emplois dans notre pays. Jobs, jobs, jobs", a insisté le Premier ministre, soulignant également le caractère "social" d'un gouvernement qui n'oublie pas les plus démunis à travers la revalorisation de l'enveloppe Bien-Être. Le gouvernement a été confronté en un an à deux manifestations monstres de plus de 100.000 personnes. "Les premières décisions n'ont pas toujours été faciles à prendre. Nous devons certainement mieux expliquer. Nous devons mieux convaincre", a-t-il dit.

La Belgique ne pourra pas tout, toute seule, raison pour laquelle elle s'engage aussi dans l'approfondissement de l'union économique et monétaire européenne, a dit M. Michel.


Ce qu’en pense l’opposition ? Elle critique surtout le manque d’enthousiasme dans le discours

L'opposition n'a pas vu beaucoup d'enthousiasme dans le discours prononcé par le Premier ministre. Le virage fiscal annoncé par le gouvernement continue à susciter beaucoup de scepticisme, un sentiment renforcé encore par le tableau budgétaire remis aux parlementaires et qui a paru indigent aux députés de la minorité.

"C'est un discours qui se contente de justifier les choix politiques qui ont été faits. Il est teinté d'une grande autosatisfaction alors que la population est inquiète et qu'elle le montre", a souligné la cheffe de groupe PS, Laurette Onkelinx.

Ecolo voit dans cet exercice le signe d'un "Premier ministre qui se cherche". "Ça manque d'enthousiasme. Ce n'est à la hauteur ni des défis à court terme, ni des défis à long terme. Je ne vois pas où est le message d'espoir pour les jeunes et les personnes qui aujourd'hui recherchent un emploi", a jugé Jean-Marc Nollet (Ecolo-Groen).

Le cdH s'est montré plus nuancé: les centristes voient d'un bon oeil la diminution annoncée de charges pour les entreprises mais jugent l'ensemble insuffisant au regard de l'augmentation des taxes qui attend la classe moyenne. "La classe moyenne va être mise à contribution et c'est une erreur si l'on veut des 'jobs, jobs, jobs'", a regretté le président Benoît Lutgen.

"Un discours sans flamboyance, très éloigné d'un Guy Verhofstadt. On retrouve plutôt le style atone d'un Yves Leterme", a lâché Olivier Maingain (FDF). "Même le glissement fiscal n'est pas présenté à son avantage car son contenu est insignifiant."

"Nous avons entendu un discours monotone alors les gens sentent au jour le jour que c'est de plus en plus dur de nouer les deux bouts et que l'on fait des cadeaux à ceux qui en ont déjà reçu", a déploré Raoul Hedebouw (PTB).

Dans les rangs des socialistes flamands, le ton était le même que chez leurs collègues francophones. La cheffe de groupe, Meryame Kitir, s'est dite déçue parce que le gouvernement n'avait pas entendu le cri des 100.000 manifestants de la semaine passée. "Nous n'avons rien contre les diminutions de charge mais il ne faut pas les financer en allant chercher l'argent dans la poche des citoyens."

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